Intervention de Harlem Désir

Réunion du 15 décembre 2015 à 16h45
Débat préalable à la réunion du conseil européen des 17 et 18 décembre 2015 — Débat interactif et spontané

Harlem Désir :

Monsieur le sénateur, la politique d’assouplissement quantitatif de la Banque centrale européenne a été efficace. Elle a contribué à un retour de croissance au sein de la zone euro. Cette politique, massive, représente des injections de liquidités de 60 milliards d'euros par mois. Mario Draghi a annoncé, lors de la dernière réunion du conseil des gouverneurs, qu’elle serait prolongée dans le temps, afin de s’assurer que la croissance serait suffisamment établie.

Aujourd'hui, la croissance dans la zone euro est encore insuffisante. C’est lié à des facteurs que vous avez mentionnés. Je pense notamment au ralentissement de la croissance dans un certain nombre de grands pays émergents. C’est le cas de la Chine et de certains pays d’Amérique latine. Il faut donc que le moteur interne de la croissance en Europe puisse être conforté. L’Europe ne peut pas se déconnecter de ce qui se passe sur la scène internationale. La croissance américaine, elle, est bien là. Elle est d'ailleurs aussi un des effets de la politique d’assouplissement quantitatif de la Réserve fédérale américaine.

Vous avez raison, il faut évidemment surveiller le risque de constitution de bulle financière. C’est ce que nous faisons à travers toutes les autres mesures de contrôle des marchés financiers, les règles prudentielles, le contrôle du système bancaire.

Actuellement, la préoccupation principale de la Banque centrale européenne est la transmission de la politique monétaire au crédit. Il s’agit de s’assurer que les banques bénéficient de facilités, de taux d’intérêt extrêmement bas, de ce quantitave easing, pour reprendre le terme anglo-saxon, et favorisent le crédit aux entreprises. Je pense que cela reste tout à fait pertinent.

Pour nous, aujourd'hui, la priorité, c’est bien le soutien à la croissance : c’est de la croissance que peut venir l’emploi. L’Europe a encore un retard important en matière d’investissement. Il faut que cette politique d’assouplissement quantitatif permette aussi aux entreprises de disposer de crédits pour relancer l’investissement.

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