Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, l’accord commercial entre l’Union européenne, d’une part, et la Colombie et le Pérou, d’autre part, permettra l’instauration d’une zone de libre-échange. Au niveau national, cet accord comporte des clauses relatives à la coopération en matière de lutte contre le terrorisme et contre la prolifération d’armes de destruction massive. Dans le contexte géopolitique actuel, ces collaborations sont primordiales.
Le point essentiel de cet accord tient à la libéralisation des échanges entre l’Union et ces deux pays, ce dont nous nous réjouissons, car elle s’accompagnera d’une baisse des frais de douane, grâce à un « calendrier de démantèlement tarifaire », qui a été évoqué par notre excellent rapporteur.
Néanmoins, des questions demeurent. En particulier, au moment où les producteurs et exportateurs français doivent répondre à de nombreux critères et à une inflation de normes en tous genres, il ne faudrait pas que ces cahiers des charges se transforment en une concurrence déloyale.
Madame la secrétaire d’État, je pense que ce type de question devrait faire l’objet d’un débat plus large. Nous devrions travailler, par exemple, sur le thème suivant : « Quel respect des normes et par qui, dans les accords commerciaux européens ? » Le président de notre commission, Jean-Pierre Raffarin, a souligné la complexité de ce sujet.
J’estime que, au niveau européen, la France doit travailler à la préservation de ses intérêts en matière d’exportations.
Je pense à cet instant au secteur de la banane. Nous l’avons évoqué en commission, le secteur doit faire face à la « maladie de Panama ». Nous devons être attentifs aux besoins des producteurs de Martinique et de Guadeloupe. Plus généralement, nous devons agir pour favoriser l’exportation des produits agricoles français, car leur qualité est réelle et issue d’un savoir-faire qu’il faut préserver et valoriser. Oui, nous sommes loin des productions intensives, mais nous avons pour nous la sûreté alimentaire, ce qui n’est pas un détail.
En outre, je pense que les ratifications d’accords commerciaux ou d’association de pays tiers avec l’Union européenne devraient davantage nous mobiliser. La libéralisation des échanges, c’est bien, mais le respect de critères d’une concurrence équitable, c’est encore mieux !
Outre la question de l’accord commercial, il me semble important que l’Union européenne et à travers elle la France parviennent à s’inscrire dans une dynamique positive, non seulement en matière d’échanges, mais aussi en termes de positionnement stratégique global avec le Pérou, avec la Colombie et avec les autres pays andins. Il y va aussi de notre influence sur le continent sud-américain. C’est essentiel, et cet accord peut être l’occasion d’implantations industrielles nouvelles que nous devons encourager.
Pour toutes ces raisons, mes chers collègues, le groupe Les Républicains votera en faveur de cet accord. Pour autant, ce vote positif s’accompagne d’une vigilance quant à la préservation de nos intérêts agricoles et industriels.