J'ai également relevé les réticences des parlementaires européens à l'égard de cette conférence, qui contrastaient avec les convergences assez fortes des parlementaires nationaux par rapport au rôle qu'ils souhaitent voir jouer à celle-ci. J'ai participé aux quatre séances de travail thématiques et je suis intervenu lors de deux d'entre elles : celle sur la dimension sociale de la gouvernance économique et celle sur les rapports entre croissance et Union économique et monétaire, c'est-à-dire les questions macroéconomiques et la relance par l'investissement, et en particulier le FEIS.
Lors de la première table ronde, j'ai rappelé notre travail sur la dimension sociale de la gouvernance économique, sujet sur lequel j'ai eu l'occasion de rendre un rapport. J'ai ainsi recommandé de renforcer la dimension sociale de l'UEM et de s'orienter vers une convergence par le haut.
Notre besoin de cohésion est plus grand que jamais et l'Europe doit relever le défi de placer la dimension sociale de l'UEM parmi ses priorités, alors qu'elle a longtemps été négligée. Au-delà du suivi des indicateurs sociaux et de leurs discussions dans le cadre du semestre européen, j'ai également pris position en faveur d'une assurance chômage et d'un salaire minimum européens. Le sujet est évidemment complexe puisqu'il faudra préalablement fixer des standards communs.
Pour ce qui concerne la séance de travail sur les rapports entre croissance et UEM elle a été largement consacrée à l'analyse et au commentaire du « plan Juncker ». Le pilier principal de ce plan, c'est le FEIS. Pour en savoir plus sur l'articulation entre les projets financés et nos objectifs en matière d'environnement et de changement climatique, j'ai interrogé Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI et responsable du FEIS, en mettant l'accent sur la part des interventions qui seront consacrées à l'amélioration de l'efficacité énergétique. Il a estimé qu'environ la moitié des projets aujourd'hui identifiés seront liés à ces problématiques d'environnement, d'énergie et de changement climatique. Alors que 195 États ont adopté samedi dernier un accord ambitieux lors de la COP 21, je suis convaincu que l'Union européenne fait le bon choix en consacrant une part majoritaire des financements des 315 milliards d'euros du FEIS à des projets de ce type. L'Europe, nous le souhaitons, prendra ces sujets à bras-le-corps.