Pour répondre aux questions posées par Mme Annick Billon s'agissant des objectifs, je ne crois pas que chaque parti en poursuive de différents et qu'il n'y ait pas d'objectif commun.
Au contraire, nous poursuivons tous l'objectif de nourrir nos compatriotes avec des produits sains, de qualité et variés, avec l'utilisation raisonnée et adéquate des produits qui sont à disposition des agriculteurs pour lutter contre les nuisibles. C'est la même chose dans le secteur de l'élevage pour l'utilisation de médicaments vétérinaires. Il y a sûrement eu des abus dans le passé et sans doute encore aujourd'hui ! Il y a des poissons volants, mais ce n'est pas la généralité du genre, comme le disait Michel Audiard. Cependant, les efforts réalisés par les agriculteurs et les organisations ont été considérables au cours de ces vingt dernières années et surtout depuis le démarrage du plan Ecophyto 1, il y a six ans. 380.000 agriculteurs ont été formés et ont reçu le Certiphyto. Les distributeurs ont également investi des sommes importantes pour être certifiés. Les conseils, également. Aucune profession, y compris dans le secteur médical, n'est autant suivie que celle d'agriculteur ! Est-ce que les médecins doivent renouveler leurs connaissances tous les cinq ans ? Les agriculteurs, c'est le cas. Aujourd'hui, les certiphytos valent pour dix ans. Demain, ils ne seront valables que cinq ans. Notre objectif partagé a été de convaincre les agriculteurs de suivre les formations pendant deux ou trois jours de session, ce qui n'est pas rien étant donné que les agriculteurs sont des chefs d'entreprise.
L'Anses évalue les produits de manière drastique. On le lui reproche parfois. Mais les firmes - et l'UIPP pourra en témoigner - préfèrent de loin l'Anses aux autres agences européennes, compte tenu de la rigueur de ses évaluations. Ces dernières peuvent parfois créer des distorsions de concurrence dans la mesure où les agences d'autres pays délivrent des autorisations de manière, oserais-je dire plus légère, c'est-à-dire en fonction davantage des besoins de leurs agriculteurs nationaux que de la préservation, très poussée, de la santé publique et de l'environnement.
Pour répondre à Mme Jouanno, la recherche d'alternatives existe. Mais reste à savoir, au niveau européen, qui la finance. Au niveau national, l'Institut de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (Irstea) a récemment sorti un rapport listant trente actions présentant des alternatives à l'utilisation ou concourant à la réduction des produits phytosanitaires. Des recherches sont également menées sur la question du matériel agricole. Les firmes s'attachent de plus en plus à la recherche d'alternatives à leurs produits phytosanitaires, tout en en améliorant la composition. Les firmes spécialisées dans les alternatives sont réunies au sein de l'Association française des entreprises de produits de biocontrôle (IBMA).