Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture.
Elle s’en passerait bien, mais notre agriculture fait encore l’actualité, car elle va mal : il faut le rappeler, elle a perdu plus de 350 000 emplois en dix ans. Et si la logique infernale actuelle se poursuit, ce n’est pas fini.
On entend encore et toujours la même rengaine : modernisation, concentration des exploitations, investissements, surinvestissements et donc endettement. Ce modèle de développement, pourtant extrêmement subventionné, est à bout de souffle.
Dans le contexte actuel d’une agriculture productiviste et exportatrice, on observe la succession des plans de sauvetage, qui répondent aux urgences, aux aléas, aux manifestations, à la grogne, souvent légitime, des agriculteurs, qui se sentent abandonnés, floués…
Les agriculteurs réclament une juste rémunération de leur travail plutôt que des subventions. Si celles-ci sont nécessaires dans l’urgence, il convient d’en faire l’évaluation, de vérifier leur efficacité et leur pertinence. Il faut également vérifier à qui ces aides profitent !
Selon une récente note du Conseil d’analyse économique : « Préserver le capital naturel doit devenir un axe central de la politique agricole : c’est tant un enjeu environnemental qu’une condition de la réussite économique de l’agriculture elle-même. »
L’exploitation familiale de taille moyenne organisée sur un territoire en polyculture-élevage est à même de répondre à cet enjeu, et elle le prouve.
Aussi, il est urgent de prendre le temps de la réflexion, car on a aujourd'hui du mal à entrevoir une stratégie pour l’avenir !
En écho à la détresse paysanne, les frémissements d’une rébellion des consciences commencent à se faire entendre dans une partie grandissante de la population.
Ma question est simple, sérieuse et ambitieuse : monsieur le ministre, pouvez-vous vous engager, avec le Gouvernement, à organiser en 2016 un grand débat national, en lien avec les agriculteurs et l’ensemble des acteurs directement concernés, mais aussi avec les chercheurs, les experts, les sociologues, les ONG, …