Intervention de Stéphane Le Foll

Réunion du 2 février 2016 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Crise agricole

Stéphane Le Foll, ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement :

Monsieur le sénateur, vous avez souvent évoqué, dans le cadre des débats qui se sont déroulés ici, au Sénat, les grands choix stratégiques de l’agriculture, avec, d’un côté, ce que vous appelez « le modèle productiviste et exportateur » et, de l’autre, le modèle familial, qui serait lié à la production locale et au marché local.

Je veux vous répéter ce que j’ai dit à chaque fois : l’agriculture française a, bien sûr, vocation à aller chercher tous les marchés et toutes les niches disponibles à tous les niveaux, local, national, européen et international.

Pour prendre l’exemple de la viticulture, qui oserait dire qu’il ne faut pas exporter certains produits ? Au contraire, d’autres produits ont vocation à être dans les circuits courts, car ils contribuent à la structuration d’un réseau de production et de consommation local.

Tous ces produits composent la diversité de notre agriculture.

Après, vient le choix stratégique. On en a débattu, ici, au Sénat. Prenez l’agroécologie, et cette idée qui consiste à dire que l’on doit aujourd'hui combiner trois types de performance : la performance économique – les agriculteurs ne peuvent pas assurer la pérennité de leur activité agricole s’ils ne dégagent pas un revenu ; la performance environnementale, souvent liée aussi à la performance économique – moins de consommations intermédiaires, moins de gains de productivité distribués ou à l’amont ou à l’aval – et enfin la performance sociale. En effet, compte tenu des innovations en cours, si vous n’avez pas une organisation sociale sur le terrain capable de les mettre en œuvre, d’assurer les innovations de demain, de prendre en compte les nouvelles connaissances, d’assurer le lien avec la recherche, vous n’aurez pas la capacité de créer cette mutation qui prendra plusieurs années.

C’est ce projet dont nous avons discuté et que nous portons. D’ailleurs, il trouve aujourd'hui sa concrétisation. Toutefois, entre cette mutation, qui prendra du temps, et la conjoncture actuelle, nous sommes obligés – c’est notre devoir ! – de venir en aide aux agriculteurs qui connaissent des difficultés.

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