Ma question s'adresse à M. le ministre de l'agriculture.
La crise frappe les campagnes au cœur. Les producteurs sont mobilisés pour défendre leurs emplois et, surtout, une juste rémunération de leur travail. Beaucoup d’entre eux travaillent dur pour ne rien gagner. Ils ne s’en sortent plus, à cause de prix d’achat en chute, des prix déjà trop bas et depuis trop longtemps.
Pour notre seule Bretagne, le nombre d’exploitations est passé, en quarante ans, de 150 000 à 35 000 aujourd’hui. Jusqu’où irons-nous ?
Les éleveurs manifestent, car leurs produits – lait, porcs, bovins – sont achetés à un prix très en dessous de celui qui leur permettrait de vivre normalement. Les causes sont bien connues : démantèlement des outils de régulation, libéralisation des marchés, dumping social, concentration de l’agriculture au profit des géants de l’agroalimentaire, des centrales d’achat et de la grande distribution.
En Europe, la régulation n’existe plus ! Mais cette logique purement libérale n’est-elle pas une impasse, une voie sans issue pour eux ?
Il faut travailler d’urgence avec l’ensemble des professionnels des filières pour sécuriser une profession en proie au doute.
Un nouveau plan de soutien de 290 millions d’euros, c’est bien, mais ce n’est pas suffisant ! Monsieur le ministre, quand et comment comptez-vous attaquer les pratiques abusives des grands groupes ? Mettrez-vous en place une conférence des prix ?
Soutiendrez-vous les filières alimentaires relocalisées et l’étiquetage des produits, très attendu pour reconquérir notre marché intérieur ?
Il nous faut renforcer le rapport de force en faveur des producteurs et, pour cela, l’État doit s’investir pleinement, en tant qu’organisateur et régulateur. Quels marchés, quels prix, quelle organisation, quel avenir pour ces filières ?
Pensez-vous pouvoir orienter la politique de l’Union européenne dans un sens plus favorable à nos agriculteurs ?
Plus que jamais, notre pays a besoin de ses agriculteurs. Il faut tout faire pour qu’ils restent debout ; c’est urgent !