Monsieur Buffet, vous connaissez bien ces questions. Je trouve donc tout à fait dommageable que vous vous refusiez à souligner le rôle particulier de la France, en l’occurrence de Bernard Cazeneuve, dans la prise de conscience, au niveau européen, des impératifs qui sont les nôtres. Il s’agit notamment de mettre le dispositif FRONTEX à un niveau qui corresponde aux exigences de la crise migratoire que traverse aujourd’hui l’Europe.
Vous le savez aussi, monsieur le sénateur, l’État – en liaison d’ailleurs avec les élus locaux, notamment avec Mme Bouchart, l’une de vos anciennes collègues, qui a récemment quitté le Sénat – a multiplié les initiatives pour répondre à la situation migratoire particulière de Calais.
Nous avons ainsi déployé dans le Calaisis un dispositif policier sans précédent, à la fois pour surveiller la frontière et pour assurer la sécurité des Calaisiens : 17 unités de forces mobiles, appuyées par la BAC, la brigade anticriminalité, et par la police aux frontières, sont déployées. Des travaux de sécurisation très importants ont été conduits, depuis le début du mois de janvier, sur l’ensemble de la zone.
La frontière est aujourd’hui étanche : on ne passe pas, à Calais ! Cela doit être dit, cela doit être su : il n’y a plus de passage ! Les migrants n’ont donc aucune raison de croire qu’ils auront la possibilité de passer en Grande-Bretagne sans l’accord des pouvoirs publics.
M. le ministre de l’intérieur a également donné des instructions très fermes pour que l’action énergique engagée contre les filières d’immigration clandestine se poursuive : 28 filières opérant vers le Royaume-Uni ont été démantelées ; en 2015, 1 754 étrangers se trouvant à Calais en situation irrégulière ont été reconduits à la frontière.
Enfin – vous l’avez noté, monsieur le sénateur –, afin de répondre à l’urgence sanitaire, le Gouvernement a mis en place des mesures concrètes d’offre de prestations élémentaires, qui viennent s’ajouter aux centres d’accueil de jour : 680 personnes sont aujourd’hui accueillies dans un centre d’accueil provisoire qui compte 1 500 places.