Ma question s’adresse à Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes.
Madame la ministre, après une croissance fulgurante au Brésil, le virus Zika, que l’OMS a qualifié d’« urgence de santé publique de portée mondiale », a atteint la Guyane et les Antilles. Vous déconseillez aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse de se rendre dans ces départements, la relation entre la recrudescence de microcéphalies ou d’autres malformations fœtales ou néonatales graves et une infection par ce virus chez la mère étant possible.
Cette relation n’est pas scientifiquement démontrée. D’autres agents infectieux ou facteurs sont peut-être aussi en cause, et seuls des travaux à partir d’outils sophistiqués pourraient l’établir. Mais le constat est terrible : 150 cas de microcéphalies recensés au Brésil en 2014, plus de 4 000 depuis 2015, essentiellement dans les provinces touchées par le Zika.
Dans nos départements, votre message a suscité une vive inquiétude, d’abord chez les femmes enceintes ou souhaitant le devenir. Elles doivent être informées des précautions à prendre, bénéficier éventuellement d’une aide financière pour acheter les produits nécessaires et adéquats, qui ont un coût. Elles doivent faire l’objet d’une surveillance clinique et biologique renforcée puisque, dans la grande majorité des cas, l’infection par le Zika ne provoque aucun symptôme marquant.
Mettrez-vous en place, madame la ministre, des protocoles particuliers, par exemple, un suivi échographique soutenu ? Vous avez envoyé une équipe sanitaire en Martinique. Ira-t-elle aussi en Guadeloupe ?
L’autre inquiétude vient des professionnels du tourisme.
Après des années de marasme, le tourisme aux Antilles se porte mieux. Il est donc essentiel que soit favorisée une communication maîtrisée, la moins anxiogène possible, sur cette maladie dont les formes et les conséquences sont, hors grossesse, en général bénignes, et qui peut être évitée par des précautions collectives et individuelles que nous connaissons bien pour les avoir développées en luttant contre la dengue, puis le chikungunya.