Comme Alain Richard, je voudrais rendre hommage à Jean-Baptiste Lemoyne pour avoir soulevé cette question, qui, en effet, mérite assurément d’être approfondie, ce que Michel Mercier a également fort justement souligné.
Avec ma collègue Nathalie Goulet, sous le contrôle de Jean-Pierre Sueur, en sa qualité de rapporteur de la commission d’enquête sur l’organisation et les moyens de la lutte contre les réseaux djihadistes en France et en Europe, nous avons très clairement saisi l’importance du signalement, par la famille, de la radicalisation des jeunes apprentis djihadistes. Cela figure d’ailleurs en toutes lettres dans notre rapport.
Ce signalement, nous l’avons également bien vu, est de nature à dissuader un certain nombre de jeunes de poursuivre dans leurs intentions de départ. Par conséquent, tout ce qui peut être fait pour rappeler aux membres très proches de la famille leurs obligations en la matière, et l’intérêt qui est le leur de travailler contre cette radicalisation, le cas échéant, en « signalant » un certain nombre d’agissements, mérite d’être mis en œuvre.
C’est la raison pour laquelle, même s’il convient en effet d’être particulièrement prudent en la matière, il faut mener une vraie réflexion sur ce sujet. Comme l’a dit tout à l’heure M. le rapporteur, il faudrait mettre à profit le temps qui nous sépare de l’examen du texte gouvernemental pour étudier ce qu’il est possible de faire dans ce domaine et jusqu’où nous pouvons aller. C’est un revirement important et singulier par rapport à ce que nous pratiquons actuellement.
Je soutiens donc totalement la proposition de Michel Mercier.