Intervention de Roger Karoutchi

Réunion du 3 février 2016 à 14h30
Laïcité : inscriptions des principes de la loi de 1905 dans la constitution — Rejet d'une proposition de loi constitutionnelle

Photo de Roger KaroutchiRoger Karoutchi :

La vérité, c’est que, depuis vingt-cinq ans, tous gouvernements confondus, de gauche comme de droite, nous avons accepté les compromissions, choisi la facilité, toléré que nombre de nos quartiers ou cités de banlieue échappent à la règle commune, en échange d’une promesse de paix sociale. Il faut le dire !

On nous adjure aujourd’hui de ne pas revenir sur des principes élaborés en 1905, mais la situation n’est plus la même qu’à l’époque !

Monsieur le président Mézard, je ne voterai pas ce texte, non parce que je considère que les principes fondamentaux de la loi de 1905 n’ont pas à figurer dans la Constitution, où est déjà inscrit le principe de laïcité, mais parce que ce à quoi vous appelez en réalité, c’est au rétablissement de l’autorité de l’État, afin que plus personne ne puisse la braver en se disant que, ce faisant, on ne risque rien.

Le communautarisme ne doit pas l’emporter sur l’unité de la Nation. Or, les gouvernements successifs n’ont pas voulu prendre de mesures d’ordre, parce qu’ils ont eu peur de se faire accuser soit de racisme, soit d’autoritarisme. C’est ainsi que l’on a laissé se créer la situation présente. Elle n’est pas liée uniquement aux attentats ; elle a prospéré bien avant et, aujourd’hui, si la laïcité est remise en cause, ce n’est pas faute d’être inscrite dans la Constitution, c’est parce qu’elle ne peut plus s’appuyer sur un État qui y croit, qui l’impose et qui laisse chacun libre de pratiquer la religion qu’il veut, mais dans le respect de la République, toute la République, rien que la République !

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