Intervention de Jean-Claude Lenoir

Réunion du 9 février 2016 à 9h30
Questions orales — Mise en œuvre du plan numérique dans les établissements d'enseignement

Photo de Jean-Claude LenoirJean-Claude Lenoir :

Madame la ministre, je vous remercie de votre réponse, mais je me permets quand même de souligner le décalage entre les objectifs affichés et les moyens qui seront mis en œuvre.

Les chiffres que vous annoncez sont souvent imprécis, et les rares à être précis ne répondent pas aux vrais besoins. Trente euros par élève ! Mais c’est ce que coûte un manuel numérique ! Or, à la rentrée, il faudra changer l’ensemble des manuels scolaires en raison de la réforme pédagogique annoncée.

J’ajoute que les administrateurs réseau sont la clé du succès. Ce sont des enseignants, des personnels des collèges, qui, en raison de leur compétence, de leur volonté d’apporter quelque chose aux élèves, donnent beaucoup de leur temps. La question est de savoir comment ils seront rémunérés. Un moment, il a été envisagé de les payer en heures supplémentaires – elles sont souvent versées avec beaucoup de retard –, avant que cette solution ne soit abandonnée au profit d’un système d’indemnités, dont le montant varie selon les académies. Ce qu’ils souhaitent avant tout, je crois, ce sont des décharges horaires, afin de pouvoir s’investir complètement dans cette mission.

Madame la ministre, je vous adresse ce message à l’attention de votre collègue de l’éducation nationale : nous sommes parfaitement d’accord avec les objectifs du plan, qui nous convient très bien. Il n’en demeure pas moins que beaucoup d’établissements, notamment en zones rurales – et ce point ne peut pas vous être indifférent –, seront dépourvus de moyens.

Il me reste quelques instants pour ajouter une touche personnelle à mon propos.

Madame la ministre, si j’en crois certaines rumeurs, vous pourriez renoncer à vos responsabilités gouvernementales dans les heures ou les jours qui viennent. Peut-être était-ce d’ailleurs la dernière fois que vous vous adressiez à un représentant du peuple, ici au Sénat.

Qu’il me soit donc permis simplement de vous souhaiter bonne chance dans les missions que vous avez acceptées et que les électeurs vous ont confiées. Je veux aussi vous indiquer combien nous avons apprécié votre courtoisie au cours des nombreux débats et travaux menés par la commission des affaires économiques auxquels vous avez participé. Je vous souhaite de continuer à œuvrer avec la courtoisie qui ne vous a jamais abandonnée.

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