Merci de nous associer à votre réflexion sur la démographie médicale. Il faut partir d'un constat : les jeunes médecins ne veulent plus travailler comme leurs aînés. Ils veulent combiner vie privée et vie professionnelle, exercer selon des modes d'activité multiples et susceptibles de changer au cours de leur parcours professionnel.
Le métier de médecin généraliste s'est énormément modifié ces dix dernières années. Nous avons beaucoup plus de patients lourds, de personnes âgées à prendre en charge, si bien que l'organisation actuelle ne correspond plus à la réalité du terrain. Ajoutons que les jeunes médecins ont peur de l'ambulatoire. Durant leurs études, ils ont été formés à l'hôpital. Ils ont, au grand maximum, en deuxième et troisième cycle, fait un an d'ambulatoire. Il est plus que nécessaire de mettre les étudiants en contact avec autre chose que l'hôpital : si on ne leur montre pas ce qu'est la médecine générale, dans les territoires, sans les confiner au CHU, on ne les amènera pas à travailler, à s'installer, à vivre dans des territoires qu'ils ne connaissent pas. Cela suppose de valoriser la filière de médecine générale, la maîtrise de stage - accueillir un étudiant est un emploi à plein temps -, diversifier le mode de rémunération pour que la prise en charge du patient soit bien prise en compte, ce qui n'est pas le cas avec le paiement à l'acte.
Pour résumer, plus on mettra les étudiants en contact avec les territoires, plus ils auront envie de s'y fixer.