D'accord sur cette conclusion. Il faudra sans doute, à un moment, en venir à rectifier une situation que nous déplorons tous depuis trop longtemps.
J'ai beaucoup de respect pour le médecin généraliste qui me suit et j'estime, pour ma part, que le tarif conventionnel de consultation, à 23 euros, est trop faible - espérons que les négociations qui vont bientôt débuter y remédient.
Pour avoir été maire durant plus de 30 ans d'une ville de près de 12 000 habitants, dans l'agglomération tourangelle, j'ai vu nombre de médecins libéraux partir à la retraite sans être remplacés. Le taux est à peu près d'un remplacement sur trois, alors que nous sommes à 10 km du CHU de Tours. J'ai voulu créer, dans le cadre d'une communauté de communes de 26 000 habitants, une maison de santé, qui réclamait un minimum de deux médecins généralistes pour démarrer : sur la dizaine de médecins en place dans la communauté de communes, un seul s'est déclaré volontaire. Aucun autre n'était prêt à modifier ses habitudes d'exercice en cabinet.
Je déplore également de constater que tous les spécialistes soient regroupés en centre-ville. Ceux qui habitent les villes périphériques doivent se rendre dans le centre-ville de Tours, où se trouvent les cabinets dans lesquels se regroupent plusieurs spécialistes. On peut comprendre que ces derniers y trouvent des avantages, mais cela pose un vrai problème de société.
Je suis favorable, non pas à la coercition, mais à une forme de régulation. Dans le cadre du pacte territoires-santé, il était prévu un revenu garanti pour les jeunes médecins souhaitant s'installer dans les zones déficitaires, afin de sécuriser leur installation sur cinq ans. Quel a été le sort de ce dispositif, qui me semblait intéressant ? Il y a de vraies questions, auxquelles il faudra bien apporter des réponses, faute desquelles nous devrons en venir à légiférer. Pourquoi, par exemple, tant d'installations sur le littoral ? Je peux comprendre l'attirance pour le bord de mer, mais il y a là une vraie question pour la profession. J'ai rencontré, il y a quelques mois, les responsables d'une association de la région Centre regroupant différentes professions médicales, qui me disaient que la période de creux dans laquelle nous nous trouvons ne durerait pas : le numerus clausus ayant été desserré il y a quelques années, après avoir été bloqué - par l'Ordre national des médecins, ainsi que je l'ai souvent entendu dire - il y aura davantage de médecins dans les années à venir. Comment préparez-vous l'arrivée de ces nouveaux médecins ? Comment s'organisera leur installation ? Autant de questions intéressant notre commission, que j'estime pleinement fondée à approfondir un sujet qui touche à l'aménagement du territoire.