Intervention de Annick Billon

Commission de l'aménagement du territoire et du développement durable — Réunion du 17 février 2016 à 9h00
Démographie médicale — Table ronde

Photo de Annick BillonAnnick Billon :

Je rejoins les propos de nos collègues Poher et Vaspart et souhaite revenir sur la notion de vocation, en disant à Mme Frelat que j'ai été choquée par son intervention. N'oublions pas que le métier de médecin est particulier, que l'on ne saurait l'exercer sans vocation. Cessons de faire croire à tous ceux qui veulent se lancer dans la médecine que s'ils ne réussissent pas en France, ils pourront aller suivre un cursus en Roumanie et revenir tranquillement s'installer en France où ils le souhaitent. La médecine n'est pas à la portée de tout le monde.

Lorsque vous dites que les fonctions d'externe représentent pour l'Etat un bon retour sur investissement, je suis profondément choquée. Nous nous sommes tous investis dans des études, quelles qu'elles soient, sans être forcément rémunérés, fût-ce 100 euros par mois ou par garde. Et certains ont dû travailler, être caissier, garder des enfants. Ce que vous avez dit n'est pas acceptable. Vous avez voulu être médecin, il faut assumer. Les contraintes que vous évoquez ne sont pas nouvelles, elles étaient déjà les mêmes il y a trente ans, comme l'a rappelé notre collègue.

Vous avez choisi un très beau métier, mais qui exige une vocation. Et puisque l'incitation n'a pas fonctionné, il va falloir passer à autre chose. Ma fille est en première année de médecine. Je trouve désolant qu'il n'y ait aucune sélection à l'entrée. Certains ont eu leur bac de justesse et seront incapables d'être médecins. Faisons une sélection à l'entrée, on aura des gens capables de devenir médecin, et qui ont la vocation.

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