Certes, mais j'ai tendance à penser que si vous m'avez invité, c'est aussi pour recueillir l'avis des infirmiers, qui sont d'autres professionnels de santé.
Quel peut être notre rôle ? Je reviendrai, pour l'illustrer, trente ou quarante ans en arrière, lorsque l'on s'est rendu compte que l'on allait manquer de gynécologues-obstétriciens. Qu'a-t-on fait alors ? On a modifié la formation des sages femmes, en leur donnant d'autres prérogatives. On a fait évoluer la profession, et l'on sait aujourd'hui les services qu'elle rend dans la prise en charge des parturientes.
Or, la formation des infirmiers est en train de connaître, avec les futur masters, que nous attendons toujours - avec impatience - une profonde mutation. Ce serait là l'occasion de nous permettre d'apporter notre concours à une meilleure prise en charge de nos concitoyens, non seulement dans le milieu libéral mais aussi à l'hôpital, où l'on se heurte à de vrais problèmes. Il s'agit d'organiser ensemble le système, en distribuant différemment les compétences. Saisissons la chance qu'ont su saisir nos collègues du Québec, des États-Unis, du Royaume-Uni, où les infirmiers se voient reconnus d'autres prérogatives - sans que cela remette en cause la fonction du médecin.