Intervention de Maryvonne Blondin

Réunion du 2 mars 2016 à 14h30
Trentième anniversaire du baccalauréat professionnel

Photo de Maryvonne BlondinMaryvonne Blondin :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, oui, réussir par la voie professionnelle, c’est possible !

Je vous le rappelle, le rôle assigné à l’enseignement professionnel est d’élever le niveau général des qualifications, donc de lutter contre le décrochage scolaire, d’augmenter la proportion de diplômés, d’améliorer l’insertion professionnelle et, ce faisant, de répondre aux besoins de recrutement.

À cet égard, l’enseignement professionnel est une véritable chance de réussite pour les jeunes, leurs familles et les entreprises.

Le lien avec le monde de l’entreprise, notamment via les vingt-deux semaines de stage, constitue la force du baccalauréat professionnel et l’atout essentiel pour l’insertion des lycéens.

Cela étant, l’orientation et la formation des élèves arrivant en seconde professionnelle doivent s’adapter aux besoins sociaux et économiques des territoires. Il s’agit là d’un impératif pour assurer une insertion professionnelle directe et réussie.

La carte des formations élaborée par l’éducation nationale, les régions et les entreprises tend à répondre au mieux à cet enjeu, même si, je le sais, les divers lycées professionnels de notre pays se trouvent dans des situations bien différentes.

Si certaines formations concernent des secteurs d’activité particulièrement dynamiques et propices à l’emploi – je songe notamment aux enseignements tournés vers les métiers innovants – et présentent une attractivité certaine, d’autres, comme celles qui sont relatives aux services à la personne que de précédents orateurs ont évoqués, subissent davantage de difficultés en termes de débouchés, dans la conjoncture actuelle.

La réforme de 2009 a suscité des craintes, et elle a imposé aux enseignants de s’adapter. Mais force est de constater une nette progression de la poursuite d’études de tous les élèves, notamment des troisièmes SEGPA.

Globalement, les effectifs des filières professionnelles au lycée ne cessent de croître. Le taux d’accès au baccalauréat d’un élève entrant en seconde professionnelle a plus que doublé depuis le vote de cette réforme. Si 60 % des bacheliers rejoignent directement le marché du travail, les autres poursuivent souvent leurs études vers un brevet de technicien supérieur, un BTS.

Madame la ministre, à présent, une réflexion relative à ce parcours scolaire complet, permettant une valorisation de l’enseignement supérieur, mérite d’être engagée.

Si le taux de réussite est bon – il s’établit, je le rappelle à mon tour, à 80 % –, un problème, déjà évoqué à cette tribune, perdure néanmoins : le décrochage.

Ne négligeons pas ce phénomène. En effet, il frappe la population scolaire qui cumule le plus de difficultés, ce – j’insiste sur ce point – malgré tout le travail de suivi des parcours et d’accompagnement individualisé mené sur les plans comportemental et scolaire, lequel fait la particularité et la richesse de cette formation.

Comme dans tous les systèmes éducatifs, et davantage encore dans cette filière, le but est bien de créer une école accueillante et bienveillante.

Les causes de cet échec sont bien connues. Parmi elles figurent les problèmes d’orientation, en particulier le choix par défaut. À cet égard, dès la troisième, l’offre de formation, en matière tant d’apprentissage sous statut de droit privé que de filières professionnelles sous statut scolaire, doit bénéficier d’une meilleure visibilité, pour les élèves et leurs familles.

Des efforts ont été accomplis. Je songe à la création du parcours Avenir et de classes de troisième prépa-pro. Les partenariats entre les centres de formation d’apprentis, les CFA, et les lycées professionnels sont utiles pour nos jeunes. Ils doivent permettre des passerelles et des complémentarités - et non une concurrence. Cela étant, je le sais, il reste encore du travail à accomplir.

S’y ajoute un facteur à ne pas négliger : l’image négative dont souffre l’enseignement professionnel, laquelle est véhiculée jusqu’au sein de l’éducation nationale.

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