Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Réunion du 2 mars 2016 à 14h30
Trentième anniversaire du baccalauréat professionnel

Najat Vallaud-Belkacem, ministre :

Un apprentissage si précoce n’ouvre pas de perspectives : il les ferme ! Il ramène vers les problèmes d’autrefois plutôt que de répondre aux enjeux d’aujourd’hui.

Il nous semble bien plus important – la loi de refondation de l’école l’a d’ailleurs réaffirmé – que chaque élève puisse acquérir le socle commun de compétences, de connaissances et de culture afin de pouvoir poursuivre dans différentes voies. Il risquerait sinon de se retrouver bloqué dans sa vie professionnelle, faute d’acquis suffisants pour profiter pleinement, un jour, d’une formation continue.

L’enseignement professionnel, parce qu’il se construit à partir de domaines d’activité plutôt que d’un seul métier, laisse davantage de possibilités et d’opportunités aux élèves.

La complémentarité entre la formation en entreprise, qui représente, pour un élève de lycée professionnel, vingt-deux semaines sur l’ensemble de sa scolarité, et l’enseignement reçu au lycée dans les matières techniques et générales donne à l’élève une ouverture d’esprit et une curiosité qui sont, à notre époque, absolument déterminantes.

Ne vous y trompez pas, le message que je veux porter devant vous n’est pas une défense étriquée de l’enseignement professionnel contre un autre mode d’alternance. Bien au contraire, mon message exprime une conviction forte : ces voies de formation sont toutes deux essentielles à notre pays et nous devons travailler ensemble, en particulier avec les régions, pour favoriser leur développement et les valoriser l’une comme l’autre.

Telles sont les raisons pour lesquelles j’ai conduit une action déterminée en faveur de l’enseignement professionnel.

Mon action part d’abord d’un constat : alors même que la voie professionnelle, comme nous en convenons tous, est une force pour notre pays, elle reste profondément méconnue, non seulement auprès du grand public, mais aussi auprès de ceux qui décident de s’y engager.

Cette méconnaissance ne concerne d’ailleurs pas uniquement les lycées professionnels : elle touche la formation en alternance dans son ensemble. La plupart des élèves ne savent tout simplement pas ce que signifie une formation en alternance. Ils s’en font une idée vague, voire erronée.

Voilà pourquoi j’ai voulu que se développent le plus tôt possible des jumelages entre, d’une part, des collèges, et, d’autre part, des lycées professionnels et des CFA.

Nos élèves et leurs parents ont aujourd’hui le sentiment d’effectuer au terme de la troisième un saut dans l’inconnu.

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