Monsieur le ministre, la Haute Assemblée a été particulièrement sensible à vos propos soulignant le souci constant du Sénat de trouver des solutions pour permettre à l’agriculture de faire face à la crise. C’était d’ailleurs l’objet de la proposition de loi en faveur de la compétitivité de l’agriculture et de la filière agroalimentaire que nous avons adoptée à une très large majorité.
Je ferai trois observations en complément des propos de M. le rapporteur.
Tout d’abord, l’objectif de cette proposition de loi est l’ancrage territorial de l’alimentation. Personne dans cette enceinte ne peut contester la nécessité de favoriser un rapprochement entre les lieux de production et de consommation. Comme cela a été rappelé, nous avons eu l’occasion, au travers des lois votées en 2009, en 2013 et en 2014, de réaffirmer ce souci.
La France dispose de ressources importantes, aussi bien en quantité qu’en qualité. Aucun pays ne peut certainement se prévaloir d’avoir autant de produits d’alimentation de la qualité de ceux que nous voyons prospérer sur nos territoires.
Pour autant, nous pouvons nous étonner qu’une partie importante des produits alimentaires utilisés par les restaurations hors domicile, notamment les restaurations collectives, provienne de l’étranger. Sachez, mes chers collègues, que tel est le cas de 87 % des volailles consommées dans la restauration hors domicile, sans parler d’autres produits, notamment carnés.
Nous savons bien que les territoires dont nous avons la responsabilité accueillent des producteurs de qualité. Le problème est évidemment de faire en sorte que leurs produits soient consommés là où la restauration collective est organisée, et de déterminer les moyens que nous devons mettre en œuvre à cette fin.
Cette proposition de loi visant à favoriser l’ancrage territorial de l’alimentation est peu à peu devenue un texte tendant également à imposer le recours à plus de produits biologiques dans la restauration collective.
Monsieur le ministre, au sein de la commission se sont déroulés des débats extrêmement féconds à ce sujet, la semaine dernière, mais surtout ce matin ; ils nous ont permis de nous accorder majoritairement sur les amendements que l’un de nos collègues présentera tout à l’heure. Ce faisant, la commission s’éloigne un peu du texte qui avait été souhaité par le rapporteur, …