Intervention de Jean-Christophe Thiery

Commission de la culture, de l'éducation et de la communication — Réunion du 16 mars 2016 à 9h30
Audition de Mm. Gilles Pélisson président-directeur général de tf1 jean-christophe thiery président du directoire du groupe canal+ et nicolas de tavernost président du groupe m6

Jean-Christophe Thiery, président du directoire du groupe Canal+ :

Je tiens tout d'abord à rappeler que nous sommes tout à fait favorables à l'ensemble des grands principes contenus dans cette proposition de loi. C'est la raison pour laquelle nous avons débuté, à l'invitation du CSA, il y a quelques mois, des négociations pour modifier notre convention et constituer un comité d'éthique avant qu'il n'apparaisse dans le dispositif de cette proposition de loi. Ce comité d'éthique est d'ailleurs en charge de la rédaction d'une charte pour Canal+.

Je m'associe à l'essentiel de ce qui vient d'être dit par MM. de Tavernost et Pélisson. Je profiterai cependant de cette audition pour illustrer devant vous le contexte spécifique dans lequel se trouve Canal+ au moment où cette proposition de loi est discutée. Notre groupe se trouve dans la situation la plus grave qu'il ait connue au cours de ses trente années d'existence. Depuis 2012, les abonnements s'effondrent au rythme très rapide de 200 000 abonnements par an, nos pertes se creusent et atteignent pour l'année 2015 250 millions d'euros. Notre budget enregistre quant à lui un déficit de 400 millions d'euros en 2016, alors que les droits de diffusion des compétitions sportives et les frais d'acquisition des films connaissent un renchérissement. Une pluralité de causes explique cette situation : l'arrivée de la télévision numérique terrestre et des programmes gratuits, le développement de la piraterie parmi les jeunes moins enclins que leurs aînés à payer pour bénéficier de nos offres, la modification du paysage concurrentiel marquée par l'arrivée des Google, Apple, Facebook, Amazon (GAFA) et Netflix, ainsi que l'arrivée sur notre marché d'opérateurs des télécommunications disposant de plusieurs dizaines de millions de clients. Face à cette situation qui est réellement exceptionnelle pour les acteurs de télévision payante que nous sommes, il nous faut concevoir des solutions structurelles, à l'instar du projet d'accord de distribution exclusive avec BeIN Sports qui est actuellement examiné par l'Autorité de la concurrence, et développer des synergies avec les autres filiales du groupe Vivendi. Ces solutions devraient nous permettre d'assumer nos responsabilités vis-à-vis des 8 200 collaborateurs de notre groupe et de continuer à assurer le financement du cinéma français et du sport, en particulier des ligues professionnelles de football et de rugby, ainsi que des industries techniques.

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