Notre devoir est de répondre aux attentes de nos concitoyens quant à la garantie d'une information ni orientée ni truquée. Ce devoir seul nous motive, et non la promotion d'une quelconque Haute autorité. Dans l'état actuel des médias, force est de constater que des couacs existent. Je me souviens du son de huées greffé lors du reportage portant sur une visite du Président de la République M. François Hollande, alors que ces huées étaient intervenues lors d'un autre événement. Manipuler le son pour le greffer sur une image avec le commentaire du journaliste qui confirme, voilà qui fait tache ! Quel outil nous donnons-nous pour éviter ce genre de choses ?
Par ailleurs, vous faites référence à l'international, sauf qu'il n'existe pas d'autorité analogue au CSA à l'étranger. Cependant, la profession de journaliste et d'éditeur s'est auto-organisée en créant des comités de déontologie, notamment pour la presse francophone, d'où les Français sont d'ailleurs absents, ou encore germanophone ou néerlandophone.
S'agissant des intérêts liés, je me souviens de la grande promotion dans les émissions d'information de la chaîne liée à un constructeur, des politiques de construction de nouvelles prisons. Médias et construction allaient dans le même sens. Je pourrais dire la même chose pour les voitures électriques ou encore l'huile de palme ; certains médias n'y voient rien à redire et n'ont aucun bémol sur ces sujets, car les intérêts sont liés.
Enfin, sur les représentants du personnel, je vous entends très bien lorsque vous nous rappelez que la déontologie est un autre sujet. Simplement, j'ai été à l'origine d'une loi sur les lanceurs d'alerte en matière de pollution grave. On voit que les représentants du personnel ont une expertise d'usage lorsqu'il y a dysfonctionnement. Sans qu'ils soient au coeur d'un comité de déontologie, ils doivent pouvoir tirer la sonnette d'alarme car leur regard, au quotidien, apporte des données qui ne sont parfois pas visibles, ni par l'éditeur ni par le téléspectateur.