Votre question est centrale. Comment est assurée la régulation entre le pouvoir hiérarchique et le droit de refus ? C'est, à mon sens, le collectif qui régule. Nous sommes dotés, au sein des rédactions, de chartes de comportement des journalistes. La meilleure régulation possible tient à l'équipe à laquelle on appartient, qui crée une communauté de pensée. Plus que par la loi, c'est par la pratique quotidienne du métier, le regard que les autres portent sur vous, l'harmonisation par le débat interne qu'est assurée la régulation. D'où notre souci de nous doter de chartes qui, partagées par tous, assurent la cohérence.
Je porte, au regard de cela, une double responsabilité. Celle d'organiser les choses pour faire en sorte que cette harmonisation entre journalistes s'opère, mais aussi celle de la mise à l'antenne. Je ne peux pas imposer un sujet à un journaliste, mais si j'estime, pour des raisons qu'il me faudra expliciter, que, s'agissant des programmes, tel sujet ne doit pas passer à l'antenne, j'ai la possibilité de l'imposer.