Monsieur le sénateur, l’accompagnement des jeunes, notamment de ceux d’entre eux qui ne suivent ni études ni formation et qui n’ont pas d’emploi, est en effet essentiel. La Garantie jeunes, vous l’avez dit, a été expérimentée dès 2013. Elle bénéficie aujourd’hui à 50 000 jeunes.
Sont éligibles à ce dispositif les jeunes qui sont privés d’emploi, qui ne suivent ni études ni formation et qui répondent à des critères en termes de précarité. Ils doivent déposer leur demande à la mission locale, laquelle sera examinée par une commission.
Les jeunes passent ensuite six semaines intensives en groupe, encadrés par deux accompagnants de la mission locale pour quinze jeunes. On essaie ensuite de voir avec eux quel projet professionnel pourrait leur correspondre. S’ils ont envie d’être mécaniciens par exemple, ils passent une semaine dans un garage pour voir si le métier leur convient, avant d’être orientés soit vers une formation, soit vers un emploi. C'est vraiment de la dentelle, du cousu main, et c’est pour cela, je pense, que cela fonctionne.
Il s’agit aussi d’un dispositif « cadrant » : les jeunes perçoivent une allocation d’environ 461 euros par mois, qu’ils perdent en cas d’absence. C’est un contrat donnant-donnant.
Nous souhaitons que, d’ici à la fin de l’année, 100 000 jeunes bénéficient de la Garantie jeunes et que 80 % des missions locales puissent les accueillir. L’objectif est que l’ensemble de ces missions puissent proposer ce dispositif au 1er janvier 2017. Nous posons un droit universel à la Garantie jeunes afin que tout jeune remplissant les critères puisse entrer dans le dispositif. C’est très clair.
Cela étant dit, il ne faut pas confondre le flux et le stock, si vous me permettez cette expression. Aujourd’hui, d’après la Cour des comptes, 750 000 jeunes sont sans formation ni emploi. Nous instaurons un droit à l’accompagnement. La Garantie jeunes est une forme d’accompagnement intensif.