Intervention de Yves Pozzo di Borgo

Réunion du 17 mars 2016 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Impact d'une crue centennale à paris

Photo de Yves Pozzo di BorgoYves Pozzo di Borgo :

Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État auprès de la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, chargé des transports, de la mer et de la pêche.

Depuis le lundi 7 mars, et jusqu’à demain, des exercices grandeur nature sont réalisés afin de tester la capacité de Paris à gérer une inondation du type de celle de 1910. Rappelez-vous, mes chers collègues, Paris était alors sous l’eau.

Tous les experts sont d’accord : la question est non pas de savoir si une crue centennale se produira, comme à Prague, mais quand.

Selon un rapport de l’OCDE, en cas de crue centennale, à l’échelle du Grand Paris, ce sont 5 millions de personnes qui seraient touchées, ainsi que des dizaines de milliers d’entreprises et d’emplois. Les dégâts directs seraient évalués à plus de 40 milliards d’euros. Je rappelle que l’Île-de-France représente 29 % du PIB de la France et que l’ensemble de notre pays serait aussi profondément impacté.

Le plan ORSEC de la zone de défense et de sécurité de Paris et le plan Neptune du ministère de la défense prévoient l’organisation des secours plutôt que la mise en place d’un dispositif de protection en amont. Nous sommes dans la gestion immédiate de la crise alors que le véritable enjeu, c’est la prévention.

À cet égard, l’établissement public territorial de bassin Seine Grands Lacs a élaboré dès 2001 le projet de barrages-réservoirs de la Bassée, en amont de la capitale, à la confluence de l’Yonne et de la Seine. Il prévoit dix gigantesques casiers capables de stocker 55 millions de mètres cubes d’eau. Ce système, dont le coût est évalué à 500 millions d’euros, permettrait de faire baisser le niveau de l’eau de 50 centimètres, sachant qu’il suffit d’un centimètre de trop pour qu’un fleuve déborde.

Ce projet est prêt depuis 2001. L’ensemble des pouvoirs publics, aussi bien la ville de Paris que la région, les communes et l’État, se sont pourtant refusé à faire avancer ce projet vital pour la capitale et l’Île-de-France, malgré l’enquête publique positive.

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