Intervention de Didier Marie

Réunion du 17 mars 2016 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Conseil européen : crise migratoire

Photo de Didier MarieDidier Marie :

Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes.

Chaque jour, la crise des migrants nous livre son lot de désolations. Le drame intolérable vécu par ces milliers d’enfants, de femmes et d’hommes est sans conteste l’une des plus graves crises humanitaires que l’Europe ait connues.

Cette crise nécessite une réponse forte et elle est légitimement le principal point à l’ordre du jour du Conseil européen d’aujourd'hui et de demain.

La première urgence est de venir en aide à la Grèce : 48 000 migrants s’y entassent dans des camps insalubres, comme celui d’Idomeni, à la frontière avec la Macédoine, et des bateaux de fortune continuent de déverser des flots de naufragés qui atteignent les îles du Dodécanèse au péril de leur vie.

L’Union européenne a dégagé 700 millions d’euros d’aide sur trois ans, dont 300 millions dès cette année, pour améliorer leur accueil.

Pouvez-vous, monsieur le secrétaire d'État, préciser comment sera financée cette aide et comment elle sera déployée dans les meilleurs délais ?

La seconde urgence est de coopérer avec les pays tiers. L’Union européenne a suivi l’initiative de la chancelière allemande d’engager un partenariat privilégié avec la Turquie. Si celui-ci paraît utile pour contrôler la principale voie d’immigration illégale et briser l’infâme logique des trafiquants, il n’est pas sans poser un certain nombre de questions sur le respect du droit individuel à l’asile et de la convention de Genève, que la Turquie n’a pas entièrement ratifiée, sur les contreparties accordées à ce pays ; notamment la délivrance des visas, la relance des négociations d’adhésion à l’Union européenne, sans oublier la question chypriote.

Pouvez-vous, monsieur le secrétaire d'État, préciser la position que la France défendra aujourd’hui devant le Conseil européen au sujet de ce partenariat ?

Enfin et surtout, il est temps que les vingt-huit États membres prennent leurs responsabilités et fassent preuve de solidarité. Il est nécessaire de mettre en œuvre les décisions politiques prises depuis un an : installation des hotspots, contrôle des frontières extérieures, déploiement d’un corps de gardes-frontières, application des mesures de relocalisation, retour dans le cadre des réadmissions, mise en œuvre d’un système PNR.

Pouvez-vous nous dire, monsieur le secrétaire d'État, quelles dispositions la France entend concrètement proposer pour rendre ces mesures effectives et faire que l’Europe reste fidèle à ses valeurs d’humanisme, de tolérance et de solidarité ?

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