Monsieur le sénateur, je vous prie d’abord d’excuser l’absence de M. Harlem Désir : il accompagne le Président de la République au Conseil européen, lequel débutera ce soir à Bruxelles.
Vous avez raison, l’Union européenne est confrontée, avec la situation migratoire, à une crise sans précédent face à laquelle nous agissons dans trois directions.
En premier lieu, vous l’avez dit, la solidarité avec la Grèce est indispensable. La situation géographique de ce pays, sa vulnérabilité aussi, exige le renforcement de l’aide que nous lui apportons.
L’instrument d’aide d’urgence, adopté mardi dernier au conseil des affaires générales, sera doté de 700 millions d’euros sur trois ans. La France soutiendra la Grèce par l’intermédiaire de ce fonds, mais aussi à titre bilatéral.
En deuxième lieu, la coopération avec la Turquie, vous l’avez dit aussi, est incontournable. La Turquie accueille 2, 5 millions de réfugiés sur son territoire. Les discussions qui vont débuter ce soir à Bruxelles doivent préciser les modalités du retour vers la Turquie des personnes entrées illégalement en Grèce dans le respect du droit international, ainsi que de la réinstallation en Europe de réfugiés syriens.
En troisième lieu, nous devons veiller à la mise en œuvre effective des nombreuses et importantes décisions déjà prises depuis un an : le fonctionnement des centres d’admission et les relocalisations ; le renforcement de l’agence FRONTEX et la lutte contre les passeurs ; le dialogue avec les pays tiers ; la mission EUNAVFOR Med/Sophia.
Toutes ces actions n’ont qu’un seul objectif, monsieur le sénateur : substituer aux voies illégales de l’immigration, qui, nous le savons, prospèrent sur la misère, le désespoir et les drames de la guerre en Syrie, une voie légale et respectueuse du droit international et des droits humains.