Intervention de Jean-Jacques Urvoas

Réunion du 22 mars 2016 à 15h15
Questions d'actualité au gouvernement — Moyens accordés à la justice à la suite des attentats de bruxelles

Jean-Jacques Urvoas, garde des sceaux, ministre de la justice :

Monsieur le sénateur, votre question mérite une réponse extrêmement précise. Au moment de la discussion de la proposition de loi de Philippe Bas au Sénat, dont Michel Mercier était le rapporteur, j’ai insisté sur la disponibilité de l’Assemblée nationale, relayée par le président de la commission des lois, Dominique Raimbourg, et sur celle du Gouvernement.

Dans la mesure où nous avons le même objectif, mais où nous divergeons quelque peu sur les moyens et les chemins pour y parvenir, notre responsabilité est de tout faire pour aboutir.

Le Gouvernement présente un texte à trois voix : celle du ministre de l’intérieur d’abord, pour ce qui lui incombe, à savoir des mesures issues de l’observation de l’état d’urgence, visant à combler les lacunes qui auraient pu être décelées et qui ont le mérite de pouvoir être opérationnellement couvertes ; celle du ministre des finances ensuite, pour lutter contre le financement du terrorisme international, notamment le blanchiment, puisque, là aussi, un certain nombre de lacunes ont été constatées ; celle de la Chancellerie, enfin, pour les dispositions destinées à accroître notre arsenal pénal, quand les magistrats enquêteurs en font la demande, c’est-à-dire indiquent que des incriminations leur manquent, ainsi que certains aspects financiers, qu’il faut aussi pouvoir ajuster.

Nous avons proposé un texte, qui a été adopté à l’Assemblée nationale avec une majorité extrêmement massive, ce dont j’ai remercié la totalité des groupes parlementaires qui y ont contribué.

Tout à l’heure, devant la commission des lois du Sénat, j’attesterai de la même disponibilité. Sur un certain nombre de points, je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas aboutir. Nous avons par exemple d’un commun accord déjà discuté avec Michel Mercier de certains aspects qui sont dans le texte, mais qui faisaient l’objet d’une demande initiale du Sénat, à savoir allonger la peine de sûreté de vingt-deux ans à trente ans pour le terrorisme et évoquer enfin la perpétuité réelle. Vous l’avez souligné, monsieur le sénateur, ce sont là des avancées positives.

Selon vous, nous pouvons encore évoluer sur certains points. Je ne demande qu’à être convaincu, dans le respect des conventions internationales et des règles que le Conseil constitutionnel a déjà largement fixées.

Sous ces réserves, vous savez bien que vous trouverez auprès du Gouvernement une réelle qualité d’écoute sur ces sujets qui ne nous divisent pas.

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