Intervention de Françoise Gatel

Réunion du 22 mars 2016 à 15h15
Santé et travail : repenser les liens dans un contexte de mutations économiques du travail — Discussion d'une question orale avec débat

Photo de Françoise GatelFrançoise Gatel :

Le schéma de l’entreprise hiérarchiquement cloisonnée doit faire place à un schéma de connexions valorisant les compétences des salariés.

Par ailleurs, la médecine du travail a bien évidemment un rôle essentiel en matière de santé au travail : un rôle de suivi, mais également de prévention.

La médecine du travail doit être un véritable partenaire de l’entreprise. Les responsables des ressources humaines et les médecins du travail doivent travailler ensemble et non dans la défiance. En tant que responsable du personnel et maire d’une commune, je dois dire que je suis parfois confrontée à un sentiment de défiance absolue de la part de la médecine du travail, alors que l’objectif commun est d’assurer le bien-être et la sécurité des salariés.

Madame la ministre, mes chers collègues, pour conclure, peut-être de manière politiquement incorrecte pour certains mais terriblement vraie, il faut sortir de cette impasse dramatique qu’est la crise de confiance qui existe entre l’entreprise et la société.

L’entreprise n’est pas et ne saurait être indifférente aux conditions de travail de ses salariés puisque sa performance dépend de l’envie et de l’implication de ses salariés, donc de leur bien-être.

Les partenaires sociaux ont déjà prouvé leur engagement dans l’amélioration des conditions de travail des salariés, notamment avec l’accord national expérimental interprofessionnel sur la qualité de vie au travail du 19 juin 2013.

La réussite et l’épanouissement au travail ne viendront pas de lois coercitives qui feraient fi de la réalité de la vie économique et persisteraient dans un esprit d’opposition quelque peu dogmatique entre employeurs et salariés.

Dans notre société, le travail est le vecteur de l’intégration sociale ; le sort de l’entreprise et celui des salariés sont liés. La santé au travail et l’épanouissement des salariés résulteront d’un changement de regard sur leur relation et de l’adoption d’un cadre légal adapté aux réalités favorisant certes la prévention, mais laissant surtout place à une négociation responsable entre les partenaires sociaux.

Ces améliorations supposent également une meilleure préparation des jeunes à leur entrée dans le monde du travail, mais aussi une meilleure fluidité dans les parcours professionnels, qui doit permettre à chacun d’exercer un métier différent, compatible avec son âge ou son contexte de santé.

Cela suppose d’encourager des dispositifs de flexisécurité. Madame la ministre, contrairement à ce que l’on entend, votre projet de loi initial apportait au salarié plus d’espoir de sécurité, et donc moins de stress lié à la précarisation qu’entraîne une succession de CDD.

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