Nous respectons la responsabilité et la liberté de conception du scénario des fictions. Si le CSA voulait y prendre part, il serait dénoncé comme censeur. Nous ne pouvons y toucher qu'avec la main tremblante de la signalétique. Mais j'entends votre préoccupation.
Monsieur Savin, nous manquons de moyens pour faire respecter l'absence d'interférence des sociétés sur les rédactions. Pour respecter le principe d'indépendance, nous souhaitions que le secret des affaires ne nous soit pas opposable, à l'instar de l'Autorité de la concurrence, mais le législateur ne nous a pas entendus. Nos recommandations sont souvent assorties d'un tel luxe de précautions qu'elles en deviennent illisibles, même pour vous. Posons publiquement les termes du contrôle. Nous devons avoir des moyens de contrôle et de publicité suffisants pour exercer un véritable contrôle économique, ainsi que le personnel suffisant. Difficile de réduire trop nos moyens financiers, vu la complexité des tâches qui nous sont confiées : garantie du pluralisme, de l'indépendance des groupes, amélioration du confort d'écoute des téléspectateurs, dans toutes les régions, le tout avec un plafond d'emplois de 284 personnes... C'est souvent la quadrature du cercle !
Monsieur Carrère, vous m'avez fait repenser aux petits oiseaux ! Très souvent, des organisations ou des collectivités territoriales se plaignent auprès du CSA de l'image que certaines émissions d'enquête donnent de leur gestion, notamment financière. On a toujours tendance à sacrifier au spectaculaire : plus c'est gros, plus cela est écouté, plus cela génère de publicité... Nous avons mis en garde, une demi-douzaine de fois, des chaînes pour s'être bornées à des critiques unilatérales, sans laisser la parole à la partie adverse : elles n'avaient pas assuré la maîtrise de l'antenne. Investiguer est une excellente chose, mais on oublie parfois d'entendre l'autre partie...