Je suis très ennuyé par cet amendement, dont les dispositions reviennent chaque fois qu’il y a un débat sur cette thématique, accréditant l’idée qu’il existe une suspicion, de la part de parlementaires, sur le contrôle des fonds publics qui financent la pêche. C’est en tout cas une lecture que l’on peut en faire, et je ne trouve pas cela acceptable. Tout est public et transparent ! Tous les ans, nous débattons des crédits de la pêche, et je réponds aux questionnaires.
J’ajoute qu’une grande partie de la politique de la pêche est contrôlée par Bruxelles. On peut être pour ou contre, mais aussi bien le FEP que le FEAMP sont transparents.
Dans tous les cas, monsieur Labbé, vous n’êtes pas en mesure de donner un exemple de financement qui serait suspect ou à propos duquel vous vous interrogeriez. Vous présentez les choses de manière générale.
Vous avez eu l’honnêteté de dire, en citant le rapport de la Cour des comptes, que le montant surprenant des subventions par rapport au chiffre d’affaires incluait la compensation des déficits de financement de la protection sociale. Faites le même raisonnement pour l’agriculture : vous verrez à quels chiffres vous arriverez, tout cela parce qu’il y a un déséquilibre démographique !
Dans un secteur qui compte 20 000 actifs aujourd'hui, alors qu’il y en avait 40 000 voilà vingt ans, pareille démonstration n’a pas de sens. Le nombre des cotisants est, par définition, moins important, et cela pour des raisons liées à l’évolution de la vie économique.
Je suis chaque fois très inquiet de voir cet amendement réapparaître. Il faut que vous compreniez qu’il y a des gens dont la pêche est le métier et qui vivent cela comme une agression inutile ! S’il y avait des précisions à donner, nous serions prêts à les fournir, et il est normal que le Gouvernement réponde à un parlementaire. Toutefois, cette approche générale de suspicion en nourrit une autre, selon laquelle certains seraient contre la pêche par principe, ce qui est faux.
Pour éviter de nourrir cette autre suspicion, dans l’intérêt aussi de la suite de nos débats et pour permettre le dialogue nécessaire, je vous invite donc, monsieur le sénateur, à retirer cet amendement.