Cet amendement s’attache à la question importante du financement du renouvellement des bateaux.
Le rapporteur a bien évoqué la réalité à laquelle nous sommes confrontés aujourd’hui. L’âge moyen des bateaux de pêche en France atteint vingt-sept ans. Nous assistons donc à un vieillissement de la flotte alors que la configuration économique, concernant l’installation, est quand même bonne. Aussi, se pose la question du financement du renouvellement des bateaux, notamment sur le segment des bateaux de douze à vingt-quatre mètres, lequel permettra demain de faire vivre ceux qui exercent le métier de pêcheur.
Il me semble que beaucoup de difficultés sont liées à la perte de référence de l’ingénierie financière sur le financement du maritime, dans ce pays. Même les banques dont le nom y fait allusion ont arrêté de financer ce type d’investissements et cette expertise, cette compétence, s’est perdue, avec l’attrait pour cette activité. Ces éléments ressortent d’un rapport que j’ai demandé sur ce sujet. Les professionnels sont en train d’y travailler, et le financement des bateaux apparaît comme la question majeure.
Pour revenir au texte de l’amendement, il crée une difficulté supplémentaire en nous replongeant dans le monde merveilleux où l’artisan pêcheur était propriétaire de son bateau et pouvait engager l’investissement. On peut rêver de ce temps révolu, mais il est bien loin de la réalité.
L’Assemblée nationale, tout en prenant des garanties – caractère minoritaire, présence du patron –, a entendu offrir des possibilités de financement, lesquelles seront indispensables pour les jeunes qui s’installeront demain, et donc pour le renouvellement de la flotte.
Je souhaite par conséquent le retrait de cet amendement ; à défaut, l’avis est défavorable.