Il s’agit d’un autre amendement délicat, sur un sujet qui fait débat.
Le groupe écologiste dépose une nouvelle fois cet amendement visant à interdire le chalutage en eaux profondes.
Je comprends que la fixation par décret de la profondeur à laquelle s’applique le principe d’interdiction crispe le secteur de la pêche au chalut. C’est pourquoi, afin de rassurer les pêcheurs et leurs représentants, qui nous ont écrit à plusieurs reprises ces derniers jours, j’ai rectifié l’amendement dans le sens d’une clarification portant la profondeur d’application à 800 mètres.
Néanmoins, je crois que tout a été dit sur cette interdiction du chalutage profond sauf l’essentiel : la pêche profonde, avec des méthodes de pêche aussi peu sélectives et aussi destructrices que le chalutage profond, n’a jamais été et ne pourra jamais être une pêche d’avenir. Il serait rassurant de voir que les pêcheurs de France soutiennent une mesure aussi évidente, fondée sur des arguments rationnels et scientifiques, publiés dans des revues internationales, sur des données économiques de l’IFREMER qui montrent, quoi qu’on en dise, que grâce au choix courageux et engagé de la flotte d’Intermarché d’arrêter la pêche au chalut au-delà de 800 mètres – on y revient, à ces fameux 800 mètres – il n’y a plus en France qu’un seul navire – à Boulogne-sur-Mer il me semble – qui soit concerné à temps très partiel par cette méthode de pêche, et non pas des centaines comme on a pu l’entendre dire avec une certaine mauvaise foi !
La situation est loin d’être positive, tant pour les poissons que pour les pêcheurs !
Nos décisions doivent avoir pour objectif d’optimiser les captures de poissons ainsi que les bénéfices sociaux, ce qui devrait être la pierre angulaire de nos débats et de nos décisions publiques.
Nous en sommes malheureusement encore bien trop éloignés, quand on voit l’opposition que suscite, par principe, la proposition d’interdiction du chalutage profond au-delà de 800 mètres, alors que cette mesure ne coûte rien à personne.
Deux points seront également essentiels.
Comme dans bien des domaines aujourd’hui, la bataille se situe au niveau européen. Le Gouvernement doit s’engager à défendre non seulement l’interdiction du chalutage profond au-delà de 800 mètres, comme il l’a déjà explicitement exprimé en novembre 2015, au moment de la décision du Conseil de l’Union européenne. Mais il faut aussi se battre pour que les eaux internationales de l’Atlantique Nord-Est soient réintégrées dans le règlement européen relatif aux pêches profondes.