Intervention de Odette Herviaux

Réunion du 24 mars 2016 à 14h30
Économie bleue — Articles additionnels après l'article 18

Photo de Odette HerviauxOdette Herviaux :

Je ne voterai pas non plus cet amendement.

Je salue, monsieur Labbé, l’avancée que vous avez faite par rapport à vos positionnements précédents. En effet, sur plusieurs textes, vous et vos amis vous étiez systématiquement prononcés contre ce que vous appelez la pêche en eaux profondes.

Or la pêche en eaux profondes, ce n’est pas une définition. Il fallait bien trouver les bons termes et définir une profondeur ! La négociation en cours à Bruxelles a donc été anticipée, vous l’avez dit vous-même, par un grand nombre de nos pêcheurs.

Votre prise de position, mon cher collègue, m’inquiète moi aussi.

Je partage nombre des idées d’Évelyne Didier, mais, en l’occurrence, je ne suis pas d’accord avec elle.

Ce qui est en jeu ici, c’est non pas tant l’interdiction du chalutage profond que l’interdiction de la pêche au chalut tout court !

Lorsque vous proposez, mon cher collègue, d’anticiper la décision européenne en souhaitant que l’interdiction de pêcher au-delà de 800 mètres de profondeur soit inscrite dans la loi française, vous faites fi de toutes les négociations et de tous les accords qui pourront intervenir, dans le cadre de la politique commune de la pêche, la PCP, en faveur d’une meilleure protection des écosystèmes marins vulnérables ou de la sortie de certaines zones des zones de pêche.

Je vous rappelle également qu’il est nécessaire de préserver une certaine pêche artisanale, laquelle, elle aussi, utilise des chaluts. Je pense à la pêche de certaines espèces de fond, comme la langoustine ou la lotte.

Enfin, je répète une fois encore, comme je l’ai fait maintes fois ici, que le chalutage ne se fait pas forcément en raclant le fond. Du fait de la mise en place de nouveaux outils, comme les échappatoires pour les poissons juvéniles, ou de dispositifs qui permettent de relâcher les spécimens qui n’ont pas la taille suffisante, comme dans la pêche à la langoustine, de grands progrès ont été réalisés, et il faut les saluer.

Je veux faire confiance à la négociation qui aura lieu au niveau européen. Je ne vois donc pas la nécessité d’anticiper cette décision.

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