Intervention de Alain Vidalies

Réunion du 24 mars 2016 à 14h30
Économie bleue — Articles additionnels après l'article 18

Alain Vidalies, secrétaire d'État :

Je souhaite dire un mot à la suite de la dernière intervention.

Si être écologiste, c’est protéger la ressource et la maîtriser, alors nous le sommes, car c’est exactement ce que nous faisons depuis des dizaines d’années en construisant la politique commune de la pêche.

Il n’est pas facile de se retrouver, un jour de décembre, face à des pêcheurs de tous les pays membres de l’Union, de leur donner les résultats des rapports d’expertise sur la population de bars, et de leur dire qu’il faut arrêter la pêche au bar pendant au moins six mois, car l’état de la ressource n’est pas bon. Alors on discute, et l’on décide de protéger les petits pêcheurs, c’est-à-dire les ligneurs. Mais ce sont les professionnels qui prennent la décision !

Vous dites, monsieur le sénateur, qu’être écologiste, c’est protéger la ressource. Dans ce cas, convenez que ces professionnels suivent la même démarche que vous !

Là réside le succès de la politique commune de la pêche. On se réunit chaque année et l’on prend des décisions sur la base d’avis scientifiques. Ce sont là des actes, et non des mots ! Il s’agit de décisions politiques portant sur les quotas de pêche !

Connaissez-vous d’autres professions qui acceptent une telle contrainte ? Cette construction correspond exactement à ce que vous préconisez.

Il faut faire attention à ce que l’on dit ! Dès lors que ces professionnels et leurs représentants adhèrent à ces principes, il faut les encourager, et non les stigmatiser, car c’est une bonne politique.

Nous évoquions précédemment la situation de la Méditerranée. Comme je l’ai dit voilà quelques jours lorsque je me suis rendu à Saint-Cyprien, il suffit de comparer l’état des mers qui ont fait l’objet d’une politique de la ressource et celui des mers qui n’en ont pas bénéficié, car c’était compliqué de le faire. Il est vrai que tous les problèmes ne peuvent pas être résolus au niveau européen. Mais nous devons nous servir de cet exemple, de cet acquis.

Aujourd’hui, pour beaucoup d’espèces, nous sommes parvenus, progressivement, au rendement maximal durable, le RMD. Cela signifie que les quantités pêchées ne remettent pas en cause le stock pour les années suivantes. N’est-ce pas une réussite extraordinaire en termes de défense de l’environnement ?

Au moment où nous parvenons à obtenir l’engagement des pêcheurs, ainsi que l’organisation d’une filière professionnelle, vous devriez vous trouver à nos côtés pour indiquer le chemin à suivre, y compris dans d’autres secteurs.

Je ne serai jamais du côté de ceux qui, peut-être parce qu’ils veulent aller plus loin, …

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion