Disons-le clairement, avec de plus en plus d'allocataires, de moins en moins d'emplois, la faute à l'amélioration fabuleuse de la productivité et la robotisation, la question centrale est : comment entretenir tous ces vieux ? Faut-il continuer à travailler le plus longtemps, le plus intensément possible ? À l'évidence, nous sommes dans une impasse. Peut-être est-ce dû à un biais de raisonnement, au fait que nous ne posions pas bien le problème. Dans le schéma actuel, on demande aux actifs de remplir les caisses, pour leur redistribuer l'argent une fois qu'ils ne le seront plus. Quid du niveau de rendement des placements effectués ? Ma foi, l'économie ne donnera que ce qu'elle pourra donner. Prenez l'assurance vie : les taux s'effondrent et certains fonds sont proches de la rupture.
Puisque problème de redistribution il y a, ne faudrait-il pas appréhender le capital accumulé au fur et à mesure du vieillissement en termes non pas de valeur monétaire mais de valeur d'usage, de qualité de vie ? Il s'agirait de développer une approche différente, de sortir du raisonnement assis sur la seule redistribution monétaire par le travail, qui, me semble-t-il, conduit à une impasse totale dans la mesure où il va concerner de moins en moins de personnes. Comment résoudre une telle aporie ?
Je m'inscris dans la ligne d'un catastrophisme éclairé. Il n'y pas de raison qu'on ne trouve pas de solution, surtout avec les nombreuses avancées technologiques. Je le redis, j'ai l'impression que c'est parce que l'on pose mal le dilemme que l'on n'arrive pas à progresser. Si je suis confus, j'en suis désolé, mais formaliser le problème n'est pas simple.