La politique monétaire actuellement mise en oeuvre a certes permis l'injection d'importantes liquidités dans l'économie et favorisé une forte réduction des taux d'intérêt ainsi que, dans une certaine mesure, une progression du crédit aux entreprises. Toutefois, les assouplissements monétaires successifs n'ont pas permis un rebond de l'inflation, ni même de la croissance économique. Aussi ne doit-on pas craindre une « japonisation » de l'économie européenne, conduisant à ce que la politique monétaire n'ait désormais qu'une efficacité limitée ? Estimez-vous que de nouveaux outils doivent être mobilisés, à l'instar d'un « helicopter money drop », qui consiste pour les banques centrales à distribuer gratuitement des liquidités aux différents agents économiques ?
Par ailleurs, je m'interroge quant aux éventuelles contradictions qui pourraient apparaître dans le déploiement d'une politique monétaire accommodante concomitamment au renforcement des exigences en capital qui s'imposent aux banques commerciales. À cet égard, j'ai souvenir que vous aviez déclaré, devant la commission des finances de l'Assemblée nationale au début de ce mois, qu'il fallait « terminer Bâle III, et non lancer un hypothétique Bâle IV ».
Enfin, vous appelez à l'institution d'un ministre des finances de la zone euro. Pourriez-vous préciser ce que recouvre, pour vous, ce projet ? Une telle ambition ne paraît-elle pas hors de portée alors même que les États membres peinent encore à poser les fondements d'une politique fiscale commune ?