Intervention de Serge Dassault

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 30 mars 2016 à 9h38
Audition de M. François Villeroy de galhau gouverneur de la banque de france

Photo de Serge DassaultSerge Dassault :

La politique budgétaire du Gouvernement ne vous inquiète-t-elle pas, Monsieur le Gouverneur ? Nous constatons une augmentation continue des dépenses, l'embauche d'agents publics supplémentaires, l'attribution de subventions nouvelles pour les jeunes qui ne travaillent pas, et j'en passe ! Or, ces dépenses additionnelles ne sont pas compensées par des économies - si l'on met à part les onze milliards d'euros prélevés sur les collectivités locales qui n'arrangent rien sur le plan local. Il en résulte une augmentation considérable de la dette publique.

La croissance économique fait défaut car il y a trop d'impôts. Les impositions instituées au cours des dernières années font partir les investisseurs. La politique actuelle du Gouvernement consistant à « faire payer les riches » aboutit tout bonnement à ponctionner les investisseurs ; il n'y a pas de croissance car il n'y a plus personne pour embaucher et investir !

L'absence d'embauches nouvelles est également imputable à la rigidité de l'emploi. Quand on voit l'attitude peu constructive des syndicats, voire des jeunes, qui se mobiliseront demain pour bloquer les transports parce qu'une loi va peut-être apporter un début de solution à la rigidité de l'emploi, c'est complètement fou ! On est attaqué par les syndicats qui sont peu au fait des réalités économiques et qui vont encore obérer les opportunités d'embauches. C'est pourquoi on embauche à l'étranger, et non plus en France.

Les spécialistes en valeurs du Trésor pourraient, à terme, se décourager. Aujourd'hui, les investisseurs achètent sans trop de difficultés nos titres de dette, mais certains d'entre eux peuvent aussi s'inquiéter, car la baisse des dépenses de l'État ne se concrétise pas, et nous ne parviendrons pas à ramener le déficit public en deçà de 3 % du PIB en 2017. Avec les dépenses supplémentaires prévues, on risque de le creuser un peu plus et de ne pas satisfaire la Commission européenne, qui pourrait alors nous sanctionner, de même que les agences de notation.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion