Monsieur le Gouverneur, vous parlez en homme libre et nous vous en savons gré.
Je souhaiterais rebondir sur plusieurs points. D'abord, concernant les difficultés d'accès au crédit des PME qu'évoquait Fabienne Keller, il se trouve que nous avons récemment rencontré, avec Michèle André, le directeur général d'Airbus, également président du groupement professionnel de l'aéronautique et de l'espace. Il nous a expliqué que malgré les dispositifs de soutien, de participation au capital et l'intégration de la filière, subsistent des difficultés persistantes d'accès au crédit pour les PME.
D'autres acteurs peinent à accéder au financement bancaire : je pense aux partis politiques qui sont associés par les acteurs financiers, depuis quelques années, à un risque d'image. Il y a un problème de démocratie aujourd'hui pour les candidats aux élections qui cherchent des crédits de court terme. L'ensemble des formations politiques rencontre des problèmes pour se financer, y compris sur des crédits de très court terme voire des lignes de trésorerie.
Vous avez évoqué des risques concernant l'immobilier. S'agit-il bien de l'immobilier de bureau ? Pourriez-vous préciser votre pensée sur ce point ?
Enfin, pour ce qui est de la gouvernance économique de la zone euro, pouvez-vous aller plus avant dans votre analyse et nous dire votre vision des réformes qu'il faudrait mettre place ?
Pour terminer, et en lien avec votre liberté de ton que j'évoquais tout à l'heure, s'agissant des réformes, la grande question est toujours qu'entre réforme, demi-réforme et quart de réforme, on ne sait où placer le curseur. Vous avez abordé beaucoup d'hypothèses, qui ne manquent pas d'intérêt. Je souhaiterais que nous allions plus loin et que nous nous interrogions sur les mesures concrètes à mettre en oeuvre : que doit-on faire face au double décalage que nous observons aujourd'hui, entre l'Europe et le monde, d'une part, et la France dans l'Europe, d'autre part ? Quelles sont les pistes de réformes dont vous pensez qu'elles devraient être privilégiées ?