Intervention de Philippe Dallier

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 30 mars 2016 à 9h38
Audition de M. François Villeroy de galhau gouverneur de la banque de france

Photo de Philippe DallierPhilippe Dallier :

Les taux d'intérêt, vous l'avez dit, sont très bas et la BCE procède à des injections massives de liquidités. C'est une bonne nouvelle pour la plupart des acteurs publics et privés, tant que cela dure. Mais ne faudrait-il pas mettre au regard de l'effet « dopant » de ces mesures, qu'on a du mal à voir car l'économie ne repart pas, leur effet anesthésiant ? La remontée des taux, qui est loin d'être improbable avec la politique menée par la Réserve fédérale américaine, constitue un risque très important. À combien l'estimez-vous et à quelle échéance ?

Quant à l'Union budgétaire, que vous appelez de vos voeux, jusqu'où aller ? Il s'agit d'une question de souveraineté des peuples. Vous défendez la nécessité de l'existence d'un ministre des finances à l'échelle de la zone euro : mais pour quoi faire ? Aujourd'hui, les différents États membres de l'Union ne sont pas d'accord entre eux ni sur le taux de l'impôt sur les sociétés ni sur l'assiette de la TVA. Aussi faut-il se demander ce que ce ministre des finances européen aurait vocation à imposer, et à qui. N'oublions pas que nous touchons ici à des questions de souveraineté. Il me paraîtrait préférable de mettre les choses en ordre avant de modifier les institutions de la zone euro. Vous parliez d'une désignation « démocratique » : je me demande ce que cela peut vouloir dire dans une situation telle que la nôtre aujourd'hui.

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