Intervention de Patricia Morhet-Richaud

Réunion du 6 avril 2016 à 14h30
Liberté indépendance et pluralisme des médias — Discussion en procédure accélérée d'une proposition de loi dans le texte de la commission

Photo de Patricia Morhet-RichaudPatricia Morhet-Richaud :

Madame la présidente, madame la ministre, madame la présidente de la commission, mes chers collègues, nous sommes réunis aujourd’hui pour examiner conjointement une proposition de loi émanant de l’Assemblée nationale visant à renforcer l’indépendance et le pluralisme des médias et une proposition de loi relative à l’indépendance des rédactions, à l’initiative de nos collègues du groupe socialiste et républicain.

Faudrait-il voir dans ce tir croisé de nos collègues de la majorité gouvernementale la réponse à un danger réel menaçant la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias en France ?

Il est vrai que l’émergence de nouveaux groupes de presse et les prises de participation dans les médias doivent nous conduire à une grande vigilance pour préserver la liberté de l’information et la liberté d’expression, lesquelles constituent les fondements de toute démocratie.

Comme beaucoup de mes collègues, je n’ai pas constaté de raréfaction de l’information, bien au contraire. Nous avons, en France, la chance de pouvoir accéder à une multitude d’informations grâce à la pluralité des supports : radio, télévision, presse écrite ou encore internet.

Il est vrai que l’accès à internet ne garantit pas d’avoir affaire à une information vérifiée par des journalistes ayant, d’une part, identifié la source et, d’autre part, recoupé les faits. Mais il s’agit également d’un formidable moyen de faire circuler l’information.

Il convient donc de garantir qu’un véritable travail de journaliste a été effectué en amont. Il doit être indépendant et sa ligne éditoriale ne doit pas être dictée par un intérêt quelconque, d’ordre personnel ou professionnel, comme le souci de ne pas déplaire à certains annonceurs.

Nous sommes réunis pour débattre de ce texte, mais je me demande si l’indépendance éditoriale de l’audiovisuel français est menacée au point de vouloir accorder au CSA plus de pouvoirs et lui conférer un rôle supplémentaire de veille sur les bonnes pratiques.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous, mais moi, après la diffusion hier soir du magazine Cash investigation consacré aux « Panama papers », je ne n’ai pas le sentiment qu’il existe une véritable connivence entre le monde des affaires et le monde des médias !

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