Intervention de Ali Ahani

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 20 janvier 2016 à 9h32
Audition de s.e M. Ali Ahani ambassadeur de la république islamique d'iran

Ali Ahani, ambassadeur de la République islamique d'Iran :

Bien entendu !

S'agissant de la protection des ambassades, nous sommes désolés de ce qui s'est passé. Le président Rohani et d'autres ont condamné ces actions. Nous sommes, en effet, responsables de la protection des ambassades. Certains policiers ont été blessés, mais n'ont heureusement pas permis que les diplomates saoudiens soient atteints. Ils en sont sortis sains et saufs. Nous avons fait en sorte qu'il en soit ainsi.

Il faut que vous sachiez que l'Arabie saoudite n'a pas autorisé notre avion à aller chercher nos personnels d'ambassade. Nous allons bien entendu indemniser l'Arabie saoudite.

Nos ambassades ont plusieurs fois été attaquées par le passé, même en France. C'est arrivé alors que je m'y trouvais. J'ai dû quitter la résidence en voiture pour aller me garer place d'Iéna et me mettre sous la protection de la police, en attendant le retour au calme avant d'aller à l'Ambassade. Quelqu'un a alors jeté un grand bloc de ciment sur le pare-brise de ma voiture. La personne a été arrêtée, puis libérée. La France a aussi sa part de responsabilités pour protéger les ambassades. L'ambassade n'a jamais été indemnisée !

S'agissant de la paix en Syrie, nous sommes plutôt optimistes bien que la situation soit très compliquée. Nous ne voulons pas laisser les tensions avec les Saoudiens influencer les négociations. Bien entendu, ils doivent jouer leur rôle, mais nous sommes en contact avec le représentant du secrétaire général des Nations unies et sommes prêts à participer activement au processus. Nous espérons qu'une décision logique sera prise pour aider le peuple syrien.

Une nouvelle Constitution est bien évidemment nécessaire, ainsi qu'un nouveau processus d'élection. Il faut stopper la confrontation, préparer le terrain pour que les réfugiés puissent rentrer et voter, et continuer à lutter contre le terrorisme. Nous avons récemment eu une réunion trilatérale avec la Suisse et la Syrie pour apporter une aide humanitaire.

Il faut être réaliste. Il est évident que tout le monde n'aime pas Bachar el-Assad, mais il a été préféré aux autres, même par ceux qui ne l'apprécient pas. Car ils ne savent pas ce qui se passe si Bachar quitte le pouvoir, qu'il s'agisse de chrétiens ou de sunnites. Il faut aider le peuple syrien à s'en sortir. Cela fait quatre ans qu'on entend dire que l'ère de Bachar el-Assad est terminée et qu'il doit partir, mais il est toujours là !

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