Intervention de Gaëtan Gorce

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 13 janvier 2016 à 9h35
Situation au moyen-orient — Audition de M. Henry Laurens professeur au collège de france chaire histoire contemporaine du monde arabe

Photo de Gaëtan GorceGaëtan Gorce :

Monsieur le professeur, vous avez dit qu'au fond, une large part de la situation dans la région était liée à l'intervention d'un certain ombre de puissances que l'on aurait autrefois qualifiées de coloniales, qui sont aujourd'hui européennes où occidentales. Avez-vous le sentiment que celles-ci en ont tiré la leçon, et que la manière dont elles interviennent dans la région répond à un esprit de responsabilité, ou ne sont-elles que le prolongement des préoccupations antérieures d'un partage d'influences politiques, géopolitiques, économiques, commerciales ? Croyez-vous que se dessine dans l'esprit de ceux qui sont à la manoeuvre, militairement, en Irak et en Syrie, quelque chose qui corresponde à une autre vision de la région et de son évolution, au-delà du rétablissement d'un minimum d'ordre ?

Pensez-vous que s'esquisse une vision de cette région qui tienne compte de l'attente des populations, des phénomènes que produisent les guerres qui se sont déroulées, dans une tendance au morcellement de ces territoires, une difficulté à assurer leur intégrité territoriale, qui explique l'attitude de nombreux États qui ont des préoccupations contradictoires, qui veulent s'associer à une démarche de lutte contre l'État islamique, mais qui se préoccupent surtout de ne pas voir émerger qui un État kurde, qui une partition de son propre territoire ?

En second lieu, quelle est selon vous la nature exacte de l'État islamique ? S'agit-il de barbares, de « fascistes islamiques » ? Cette organisation revêt une dimension politique. Peut-on la caractériser ? Elle intervient dans le prolongement de la crise du nationalisme arabe. Peut-on établir un lien ou faut-il se garder de ce genre d'interprétation ?

Enfin, la crise a mis de côté, depuis quelque temps, l'affaire palestinienne, sur laquelle vous avez beaucoup travaillé. Peut-on considérer, comme on en a le sentiment lorsqu'on étudie la situation de la région, qu'elle est désormais marginale et périphérique dans l'esprit des différents acteurs ? Est-ce votre sentiment ?

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