Monsieur le professeur, dans cette Asie occidentale, puisqu'il faut bien l'appeler à présent ainsi, vous avez bien rappelé la responsabilité des puissances occidentales lors de leurs différentes ingérences au cours de l'histoire.
On mélange à juste titre toutes les notions de peuple, de nation, d'État, de territoire. Si l'on remet les choses dans l'ordre, pour avoir un État, il faut un peuple, une nation, un territoire. Que reste-il du nationalisme syrien si l'on veut reconstituer l'État syrien ?
En second lieu, il existe un territoire kurde, un peuple kurde et des divisions. Ce conflit pourrait-il s'achever une nouvelle fois sans que les Kurdes n'aient rien, pas même la portion du territoire syrien dominée par le PYD ?
Troisièmement, Daech ne s'est pas trompé : d'emblée, ce mouvement a dit qu'il constituait un État islamique du Levant. C'est la raison pour laquelle nous ne voulons pas retenir cette notion d'État. Ce conflit pourrait-il se terminer, si l'on n'éradique pas Daech, par l'existence d'un État résiduel, comme l'accepteraient probablement, si l'on lit entre les lignes, la Turquie et la Russie ?
Enfin, en ce qui concerne la Palestine, on a déjà tout : il suffit de reconnaître l'État. Il ne faut pas attendre la mort de Mahmoud Abbas ! Comment contraindre Benyamin Netanyahou ?