Monsieur le professeur, quel risque court-on de voir le djihadisme s'étendre d'une façon beaucoup plus importante sur tout le Maghreb ?
L'inquiétude concerne plus particulièrement l'Algérie. Nous risquons en effet de connaître une période instable du fait de la chute du prix du pétrole qui s'accélère, entraînant une baisse des ressources et des difficultés sociales dans ce pays ; en outre, la succession du président Bouteflika peut s'ouvrir dans des délais relativement proches et créer une période d'incertitude. N'est-il pas à craindre que Daech s'engouffre dans cette brèche, avec des conséquences graves pour l'Occident ? Je suis persuadé que les Européens doivent agir autour du pourtour de la Méditerranée. On sait d'ailleurs que certaines organisations internationales mènent des réflexions autour du Forum méditerranéen avec les pays d'Afrique du Nord.