Intervention de Henry Laurens

Commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées — Réunion du 13 janvier 2016 à 9h35
Situation au moyen-orient — Audition de M. Henry Laurens professeur au collège de france chaire histoire contemporaine du monde arabe

Henry Laurens :

Vous avez certainement raison. D'ailleurs, la discussion qui porte sur un projet de solution politique à la question syrienne en est le signe. Pour le reste, tous les facteurs que vous avez énoncés existent bel et bien. Ainsi que vous l'avez dit, opposer George W. Bush au président Obama est plus compliqué qu'il n'y paraît, dans la mesure où la politique de Barak Obama a suivi celle des dernières années du président Bush ; la rupture était donc moins forte qu'on ne l'a pensé. C'est en effet George W. Bush qui a annoncé que les États-Unis quitteraient l'Afghanistan et l'Irak. De ce point de vue, l'opposition est trop simple.

Ce qui m'inquiète, c'est l'incapacité des acteurs internationaux à adopter une action sur le terrain. Des centaines et des centaines de milices se battent en Syrie et en Irak, et si des forces d'interposition puissamment armées n'interviennent pas avec un mandat leur permettant de se battre, je ne vois pas comment concrètement régler la situation, compte tenu de la myriade de petits acteurs sur le terrain. Je ne vois pas non plus où trouver ces dizaines de milliers de soldats.

Prenez l'exemple du Kosovo : les troupes occidentales y sont encore ! Un règlement politique qui n'implique pas l'envoi de milliers de soldats armés sur le terrain ne fonctionnera pas, selon moi ; mais je ne vois pas où l'on trouvera ces forces armées.

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