La banque de détail est confrontée, depuis plusieurs années, à une évolution majeure de la réglementation, mais surtout du contexte économique et des pratiques des consommateurs - baisse des taux, encadrement des tarifs bancaires dans un souci de protection des consommateurs, diminution de la fréquentation des agences et développement de la banque en ligne et de la banque mobile.
Il y a un peu plus d'un mois, la commission des finances a organisé une audition sur les technologies de la finance - les « FinTechs » - et leurs conséquences sur le modèle bancaire : nous avons souhaité poursuivre cette réflexion, conjointement avec les membres de la commission des affaires économiques, en nous intéressant plus spécifiquement à l'évolution de la consommation de services bancaires, à l'heure où les services par Internet, les applications sur smartphone, la concurrence qui se dessine des géants de l'Internet viennent bouleverser ou menacer un modèle économique déjà remis en question par les évolutions réglementaires.
Pour nous aider à mieux comprendre ces évolutions, leurs enjeux respectifs et la manière dont la banque de détail traditionnelle se transforme pour y répondre, nous avons le plaisir d'accueillir aujourd'hui :
- Marie Cheval, directrice générale de Boursorama ;
- Sébastien Declercq, associé du cabinet AT Kearney, spécialisé dans la stratégie bancaire ;
- Mathieu Escot, responsable du département des études de l'association UFC-Que Choisir ;
- Jean-Yves Forel, directeur général en charge de la banque commerciale et de l'assurance au sein du groupe BPCE ;
- Antoine Saintoyant, sous-directeur des banques et du financement d'intérêt général au sein de la direction générale du Trésor.
Je me permets de vous indiquer qu'afin de toucher du doigt la nouvelle concurrence des acteurs de l'Internet et du mobile, nous avions demandé à Orange de participer à cette audition, en raison du lancement d'Orange cash et de la volonté, annoncée par son président-directeur général, Stéphane Richard, de devenir à moyen terme le « Free de la banque ». Nous regrettons vivement qu'Orange n'ait pas souhaité répondre à notre invitation.
Je donne tout d'abord la parole à Sébastien Declercq, afin qu'il nous dresse, en introduction, un panorama rapide de la situation de détail en France, de son modèle économique et de ses défis, peut-être en soulignant les spécificités françaises par rapport à nos voisins.