Intervention de Philippe Dallier

Commission des finances, du contrôle budgétaire et des comptes économiques de la nation — Réunion du 9 mars 2016 à 9h10
Évolutions de la banque de détail — Auditions

Photo de Philippe DallierPhilippe Dallier :

Ma question concerne l'avenir de la banque de détail. J'ai été surpris de la manière dont le sujet a été abordé.

Sébastien Declercq nous a dit que la profitabilité était moins bonne qu'auparavant, et que l'on risquait donc d'assister à des fermetures d'agences. C'est étonnant ! La profitabilité du réseau n'est pas en baisse en raison de l'accroissement des coûts de fonctionnement des agences, mais en raison de la situation des taux et des contraintes prudentielles : cela peut évoluer.

Le vrai problème - et j'ai l'impression qu'on n'ose pas le dire, mais il faut en tenir compte et s'y adapter - vient du fait que les clients n'iront effectivement plus dans les agences bancaires. Qui a envie d'aller passer une heure, un samedi après-midi, dans une agence bancaire ? Personne ! On n'ira bientôt plus que pour signer les prêts, et quand la signature électronique sera généralisée, on n'ira plus du tout. Il faut avoir le courage de regarder les choses en face : le monde est en train de changer, et il va falloir que les banques s'adaptent.

Combien d'emplois sont en jeu à cinq ans ou à dix ans ? C'est là la vraie question ! Comment s'y adapter ? Ce sont les emplois les moins qualifiés dans les banques qui vont encore disparaître. Il faut dès maintenant réfléchir à notre système de formation, et arrêter de former des gens qui ne retrouveront pas d'emploi dans cinq ans !

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