On est vraiment au coeur de la question des attentes des consommateurs. Ces évolutions se font pour des raisons externes plutôt conjoncturelles - taux, etc. - et pour des raisons structurelles qui relèvent des comportements des consommateurs. Aujourd'hui, la fréquentation des agences diminue, alors même que le réseau n'a pas encore drastiquement diminué. On voit bien que ce n'est pas parce que les agences ferment que les clients y vont moins : c'est parce qu'ils vont moins dans les agences bancaires que les réseaux vont fermer !
On ne peut ni ne doit lutter contre ces comportements : on ne va pas forcer les clients à aller deux fois par an dans leur agence pour faire du flux ! Pour autant, il ne s'agit pas non plus de les contraindre dans d'autres domaines. Je pense aux moyens de paiement dématérialisés utilisant le smartphone, qui sont très bien pour les populations qui ont un smartphone. Même à moyen terme, la population ne sera jamais équipée à 100 % de smartphone pour des questions de revenus ou d'âge.
Ces évolutions doivent se faire naturellement, sans forcer, les attentes de la population évoluant avec elle. Je pense en particulier aux propositions qui refleurissent assez régulièrement sur la disparition du chèque ou sa facturation, sur la question de l'argent liquide, sur la fonction de paiement par téléphone portable.
Ces évolutions forceraient le comportement des consommateurs. Pour l'UFC-Que choisir, ce n'est pas à encourager, bien au contraire. Il faut du choix, une pluralité de modes de paiement, de banques. Les banques en ligne sont très bien pour une partie des consommateurs, pas pour l'autre. Il faut conserver la pluralité, et que la réglementation le permette. Il ne s'agit pas de maintenir artificiellement des modèles qui ne sont plus fréquentés, pas plus que de forcer la fermeture de modèles moins fréquentés mais qui pourraient encore répondre à des besoins. Toute la population n'aura pas accès à ces solutions et les questions d'exclusion bancaire sont probablement plus devant nous que derrière.