a estimé que le stress collectif observé en France est le résultat de vingt-cinq années de chômage de masse pendant lesquelles la variable d'ajustement a souvent été le chômage des jeunes. La France est aussi un pays où la transition entre l'école et l'emploi, pour les diplômés, est particulièrement difficile. Plus qu'ailleurs, le fonctionnement du marché du travail est très anxiogène et les jeunes ont sans doute plus peur pour leur avenir que dans d'autres pays.
La part des dépenses de retraite dans le Pib est aujourd'hui de 12,5 % en France alors qu'elle est en moyenne de 7 % à 7,5 % dans les pays de l'OCDE. Ces chiffres ne peuvent toutefois être comparés qu'en se souvenant du taux particulièrement faible des régimes de pensions privés en France. La part de la richesse nationale qui doit être consacrée aux dépenses de retraite relève du choix de société, au même titre que les dépenses consacrées à l'éducation, la santé ou l'environnement. L'existence d'un niveau élevé de dépenses de pensions devient un problème lorsqu'une part très substantielle de leur financement repose sur le travail. De ce point de vue, la France, qui a un coût du travail élevé, est le seul pays où l'écart entre ce coût du travail et le salaire net s'est accru au cours des dernières années.
Le rapprochement entre les régimes du secteur public et du secteur privé apparaît comme nécessaire du fait du manque de lisibilité et de transparence du système, du nombre et de la différence des règles et paramètres applicables selon les régimes. L'unification des deux régimes n'est pas forcément la solution mais une plus grande transparence est indispensable pour permettre la compréhension et l'accord de l'opinion. Il convient en outre de tenir compte du cas particulier des polypensionnés dont le nombre devrait s'accroître encore dans les années futures.