S'agissant des moyens nécessaires pour rééquilibrer vers la prévention, le Parlement peut agir sur cette question lors des débats budgétaires.
Au niveau de l'agence, l'ordonnance qui a permis sa création a aussi clarifié la répartition des budgets. Ce qui relève de la prévention et de la promotion de la santé incombe à l'assurance maladie, ce qui relève de la sécurité sanitaire relève de l'Etat, et l'Eprus relève d'un financement mixte. C'est une vraie simplification car nous étions auparavant sur une règle de répartition deux-tiers assurance maladie, un tiers Etat. Ce qui faisait que quand la dotation de l'Etat baissait, celle de l'assurance maladie baissait également. C'était un problème grave pour l'Inpes dont les campagnes télévisées peuvent couter des 3 à 4 millions d'euros. Les nouvelles règles sanctuarisent la participation de l'assurance maladie et limitent l'impact d'une baisse de dotation de l'Etat.
Nous avons fait un important travail de programmation de notre activité. Nous n'avons pas une division en fonction des métiers de l'agence mais à partir de cinq axes. Ceci nous permettra de travailler en fonction des besoins de santé de la population. Pour la première fois dans notre pays, nous proposerons des budgets par sous-destination ce qui permettra de voir précisément combien est dépensé sur chaque sujet. Ce sera là un moyen d'action pour le ministère et le Parlement. Je souligne que les moyens financiers sont très vite très importants en matière de prévention et quand un épidémiologiste fait un dossier pour demander 40 000 euros, il a parfois plus de difficultés à les obtenir que lorsqu'il s'agit de financer une campagne télévisée.
La question de la santé environnementale est peu connue des milieux hospitaliers. Au sein de l'InVS, une cinquantaine de personnes travaille sur cette thématique. Nous travaillons sur les intoxications au monoxyde de carbone, sur le saturnisme, mais aussi sur l'exposition à la pollution atmosphérique dont nous estimons qu'elle est cause de 40 000 décès chaque année. Nous élaborons des matrices sur les milieux de vie et la mortalité et nous déclinons les outils de recherche de l'Inserm afin de les adapter à la surveillance. Nous développons une capacité d'interprétation que nous mettons au service des régions et des départements.
Pour moi, le principal risque environnemental à l'heure actuelle est celui lié aux sols pollués. Le directeur général de la santé nous a demandé combien d'études de sols pollués nous avons fait au cours des cinq dernières années. Il y en a une centaine. La question est maintenant aux mains des ARS et des préfectures mais je souhaite que nous nous penchions sur les suites qui ont été données à ces études.
En matière de santé au travail, nous avons également une équipe d'une cinquantaine de personnes. C'est une vraie force de frappe.
Nous n'avons pas malheureusement d'équipe dédiée à la prévention comme il en existe sur la santé environnementale et le travail.